Un ex-général argentin Luciano Menendez, 81 ans, a été condamné jeudi à la prison à perpétuité pour crimes et violations des droits de l'homme commis pendant la dictature argentine (1976-83).

Menenedez, ex-commandant du troisième corps d'armée, responsable de la région de Cordoba (centre), purgera sa peine dans une prison commune et non à son domicile comme le permet la loi argentine en faveur des personnes âgées de plus de 70 ans, conformément à la décision du juge, qui reste libre de son choix.

Cette décision a été saluée par des vivats et des applaudissements de la foule des survivants, parents des victimes et défenseurs des droits de l'homme rassemblés dans et en dehors du tribunal de Cordoba où a lieu ce procès.

L'ancien officier, qui a pris la parole avant le verdict, n'a rien renié de son passé, s'insurgeant même qu'on puisse le juger.

«Nous sommes le premier pays du monde qui juge ses soldats victorieux, qui se sont battus et ont gagné sur l'ordre et en faveur de leurs compatriotes. Il s'agissait d'une guerre pour sauver le pays du communisme» a-t-il déclaré, protégé par une vitre blindée du reste de la salle d'audience.

Menendez, surnommé la «hyène de La Perla», du nom de l'un des principaux camps de détention de la dictature situé à Cordoba, était accusé de meurtres et de tortures sur quatre militants du Parti révolutionnaire des travailleurs en novembre 1977.

Au cours des deux mois de procès, l'ancien officier a entendu des dizaines de témoignages accablants, dont celui d'un ancien gendarme affecté au camp de La Perla, qui a raconté comment une jeune femme enceinte avait été contrainte de creuser sa propre tombe avant d'être fusillée.

Quelque 30 000 personnes ont «disparu», en réalité ont été assassinées, pendant la dictature militaire en Argentine, selon le décompte des organisations de défense des droits de l'homme.