Le comité d'enquête du parquet russe a déclaré mardi qu'il n'y avait pas de preuves d'une implication de services secrets dans le meurtre à Londres de l'ex-agent russe Alexandre Litvinenko, rejetant des accusations rapportées lundi par les médias britanniques.

L'enquête russe «a considérablement avancé et ne dispose pas d'informations indiquant que de quelconques services de sécurité soient impliqués», a déclaré le représentant officiel du comité d'enquête du parquet de Russie, Vladimir Markine dans un communiqué.

Citant les propos d'un haut responsable des services de sécurité britanniques, la BBC a déclaré lundi qu'il y avait de «très fortes indications» pour que le meurtre de l'ex-agent russe Alexandre Litvinenko à Londres en 2006 ait un lien avec l'État russe.

«On a de fortes raisons de croire que l'État (russe) soit impliqué dans le cas de Litvinenko», a déclaré ce responsable dont l'identité n'est pas révélée. C'est la première fois, souligne la BBC, qu'un haut responsable britannique met publiquement en cause les autorités russes dans cette affaire.

«Dans le but d'enquêter de façon objective et du fait que le crime a eu lieu sur le territoire d'un autre État, les enquêteurs russes ont à plusieurs reprises demandé (...) aux services compétents de plusieurs États dont la Grande-Bretagne de mener des interrogatoires, des inspections et enquêtes», a déclaré M. Markine.

Le comité russe regrette que «ces demandes n'aient pas été pleinement satisfaites jusqu'à présent».

Le décès le 23 novembre 2006 d'Alexandre Litvinenko avait été dû à l'ingestion de polonium 210, une substance radioactive très rare.

Se retranchant derrière sa Constitution, la Russie refuse d'extrader le principal suspect désigné par Scotland Yard dans ce meurtre, l'ancien agent du KGB Andreï Lougovoï. Ce dernier est devenu député en décembre 2007.