Le chef de l'opposition au Zimbabwe Morgan Tsvangirai a affirmé jeudi que le président sud-africain Thabo Mbeki désirait étendre la médiation qu'il conduit dans la crise zimbabwéenne avec l'aide d'autres pays.

«Le président Mbeki a créé un groupe de réflexion qui doit élargir le niveau d'assistance dans la médiation au-delà de la seule Afrique du Sud», a assuré M. Tsvangirai, interrogé à Dakar sur les réticences qui lui sont prêtées vis-à-vis de la médiation du chef de l'État sud-africain.

M. Tsvangirai se trouvait jeudi à Dakar pour y rencontrer le président sénégalais Abdoulaye Wade, qui est intervenu ces derniers mois à plusieurs reprises dans le dossier zimbabwéen.

Interrogé pour savoir si sa rencontre avec M. Wade pouvait être interprétée comme un vote de défiance à l'encontre de M. Mbeki, l'opposant zimbabwéen a répondu: «Loin de là, plus en est (dans le processus de médiation), mieux c'est».

«Il me semble que consulter le président Wade est un exercice utile», a-t-il dit, sans vouloir préciser si le chef de l'Etat sénégalais jouerait un rôle particulier dans cette éventuel élargissement de la médiation.

Plus tôt dans la journée, M. Tsvangirai avait expliqué effectuer cette visite à Dakar pour «solliciter les avis et conseils» du chef de l'Etat sénégalais et il s'était déclaré «plutôt satisfait» des discussions sur le partage du pouvoir avec le président zimbabwéen Robert Mugabe.

MM. Mugabe et Tsvangirai se sont engagés le 21 juillet à négocier ce partage du pouvoir pour débloquer la crise au Zimbabwe, née de la réélection controversée le 27 juin de M. Mugabe.

Ces discussions, qui se déroulent en Afrique du Sud, doivent reprendre dimanche après cinq jours de suspension.