Le président George W. Bush a dit mardi que les États-Unis examineraient les accusations d'implication pakistanaise dans les violences en Afghanistan, mais a dit croire que le nouveau gouvernement pakistanais comprenait le danger extrémiste.

«Nous allons enquêter sur cette accusation», a dit M. Bush après que le président afghan Hamid Karzaï eut accusé les services de renseignements pakistanais d'être impliqués dans la violence dans son pays.

«Nous allons travailler avec ses services pour aller au fond de ces affirmations», a dit M. Bush lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche.

«C'est perturbant pour nous, c'est perturbant pour l'Afghanistan, et ça devrait être perturbant pour le Pakistan», a reconnu le président, insistant sur le fait que les trois pays combattent «un ennemi commun».

«J'espère évidemment que le gouvernement (pakistanais) comprend les dangers» d'un regroupement extrémiste dans son pays, «je pense que c'est le cas», a-t-il dit, rappelant qu'il devait recevoir le 28 juillet le premier ministre du Pakistan», Yousuf Raza Gilani, pour la première fois depuis son élection en mars.

«Evidemment, les combats sont encore durs là-bas», a-t-il reconnu, mais les États-Unis vont «continuer à travailler pour aider le gouvernement à d'une part combattre les extrêmistes et d'autre part avoir une stratégie efficace de riposte contre les insurgés».

«Le Pakistan est un allié, c'est un ami», a-t-il encore insisté.

États-Unis et Pakistan entretiennent des relations soumises à rude épreuve depuis plusieurs mois, et plus encore depuis que le camp du président Pervez Musharraf, grand allié de M. Bush, a perdu les législatives.

La toute première inquiétude du gouvernement américain est que les zones pakistanaises frontalières de l'Afghanistan servent de base arrière à une insurrection revigorée qui vient d'infliger en juin aux forces internationales en Afghanistan leurs plus lourdes pertes depuis le début de la guerre en 2001.

Le président américain a par ailleurs estimé que le succès militaire en Afghanistan était aussi essentiel qu'en Irak, soulignant qu'il s'agissait de deux fronts de la «guerre contre le terrorisme».

«Il est vraiment important de réussir (en Afghanistan), comme en Irak. Nous ne voulons pas que l'ennemi ait de refuge», a-t-il déclaré, assurant que le nombre de militaires déployés en Afghanistan était en augmentation, grâce notamment à l'envoi de renforts français.

Les États-Unis ont décidé en début d'année d'envoyer environ 3500 Marines supplémentaires en Afghanistan en 2008. Ils devraient renforcer encore les effectifs en 2009.

Au début du mois, M. Bush avait toutefois déclaré qu'il n'avait «pas de troupes disponibles à envoyer en Afghanistan jusqu'à ce que le nombre de soldats diminue en Irak»