Cinq accusés des attentats du 11 septembre, entendus cette semaine à Guantanamo par un tribunal militaire en prévision de leur procès, se sont plaints qu'on ne leur donne pas les moyens de se défendre seuls, sans avocats, ont indiqué les médias américains présents sur place.

Ces cinq hommes, enfermés à l'isolement complet depuis des années à Guantanamo et dont certains ont été torturés, de l'aveu même de la CIA, risquent tous la peine de mort.

Lors d'une précédente audience, le 5 juin, les cinq accusés, à commencer par Khaled Cheik Mohammed, présenté comme le cerveau des attentats qui ont fait près de 3.000 morts en 2001, avaient annoncé leur intention de se défendre seuls, sans l'aide des avocats militaires mis à leur disposition par le Pentagone.

Aussi le juge militaire, un colonel des Marines, Ralph Kolhmann, a-t-il souhaité les interroger cette semaine individuellement pour vérifier qu'ils n'avaient pas pris leur décision sous la menace de M. Mohammed.

«Nous ne sommes pas comme les gangs dans les prisons américaines, où chacun menace son voisin», a déclaré celui-ci, selon le Miami Herald Tribune, promettant qu'il «n'intimide personne et que personne ne (le) menace».

Un seul, Mustafa Hawsawi, un Saoudien, n'a pas encore décidé s'il gardait ou non son avocat militaire. Il a cependant, à la demande du juge, accepté l'aide d'un avocat mis à disposition par une association américaine de défense des libertés (ACLU) en attendant de prendre sa décision.

Les autres ont répété qu'ils s'en passeraient mais ont aussitôt protesté contre l'absence de moyens offerts par l'administration pour préparer leur défense: documents non traduits en arabe, interdiction de consulter des livres de droit ou d'avoir du papier dans sa cellule, etc.

L'un d'eux, Ammar al-Baluchi, a aussi expliqué avoir rédigé deux lettres et une motion à destination du juge que ses gardiens ont refusé de transmettre.

Plus généralement, la question reste entière de savoir si les accusés pourront avoir accès aux documents secrets. Selon les médias américains présents sur place, l'accusation a assuré que ses avocats travaillaient à fournir aux détenus tout ce dont ils avaient besoin pour préparer leur défense.