Un mandat d'arrêt international contre le président soudanais Omar el-Béchir ne pourra jamais être délivré, encore moins mis à exécution, a mis en garde mardi le ministre adjoint sud-africain aux Affaires étrangères.

«Cette procédure prendra des mois, et même si elle aboutit, que se passera-t-il ?», a demandé Aziz Pahad à des journalistes à Pretoria. «On ne peut pas arrêter el-Béchir. Qui va l'arrêter ?»

Le procureur Luis Moreno-Ocampo a demandé lundi aux juges de la Cour pénale internationale (CPI) de lancer un mandat d'arrêt contre Omar el-Béchir pour «génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre» au Darfour, accusations immédiatement rejetées par Khartoum.

Illustrant l'inconfort de l'Afrique du Sud, qui a près de 900 militaires dans la force conjointe ONU-Union africaine au Darfour (MINUAD), Pahad a assuré que Pretoria voulait aider à renforcer la CPI. Mais «il est important pour la CPI de ne pas prendre des actions qui puissent porter atteinte à son rôle très important», a-t-il ajouté.

Le ministre adjoint a renvoyé à la position de la présidence actuelle, tanzanienne, de l'Union africaine (UA) qui lundi «a exprimé son inquiétude à propos de cette procédure, et ne pense pas que cela va contribuer à la paix à long terme au Darfour. C'est ce qui va nous guider», a commenté Pahad.