Deux dirigeants étudiants iraniens proches des réformateurs ont été arrêtés et placés en détention dans la prison d'Evine, à Téhéran, lors d'un nouveau coup de filet consécutif aux commémorations des manifestations étudiantes du 9 juillet 1999, rapportent lundi des journaux iraniens.

Mohammad Hashemi et Bahareh Hedayat, qui ont été arrêtés dimanche, sont tous les deux membres du conseil central du Bureau de la consolidation de l'unité (BCU), principale organisation étudiante proche des réformateurs, selon le journal Etemad.

Selon une source judiciaire citée par l'agence officielle Irna, les deux étudiants ont été arrêtés parce qu'ils «sont accusés de liens avec des groupes clandestins et contre-révolutionnaires basés à l'étranger».

«Leur arrestation n'est pas liée à leurs activités d'étudiants», indique la source s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Au moins 18 étudiants iraniens ont été arrêtés dans tout le pays depuis le 9 juillet, affirme le quotidien Kargozaran. Les autres arrestations ont eu lieu dans la ville de Mashhad (nord-est) et dans les provinces du Sistan-Balouchistan (sud-est) et de Téhéran.

Chaque année, des étudiants iraniens commémorent le 9 juillet les affrontements de 1999, les plus graves entre forces de l'ordre iraniennes et étudiants depuis la création de la République islamique en 1979.

Les manifestations du 9 juillet 1999 avaient suivi la répression de protestations dans l'Université de Téhéran, lorsque des miliciens avaient pourchassé des étudiants jusque dans leurs dortoirs. Des dizaines d'étudiants avaient été blessés.

Hashemi, Hedayat et d'autres étudiants avaient déjà été arrêtés en juillet 2007 pour avoir organisé un rassemblement contre le placement en détention d'étudiants de l'université Amir Kabir de Téhéran, un des foyers de la contestation étudiante en Iran.

C'est dans cette même université que le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad avait été chahuté en prononçant un discours en 2006.