Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a implicitement accusé lundi les rebelles kurdes du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d'être responsables de l'attentat qui a fait 17 morts dimanche à Istanbul.

«Malheureusement, le coût de cela (les opérations militaires turques) est lourd. L'incident d'hier soir en constitue un exemple», a déclaré M. Erdogan à Istanbul. Le Premier ministre a évité de prononcer le nom du PKK, expliquant que cela constituerait de la «propagande» pour les rebelles.

«Nous luttons depuis trente ans contre le terrorisme», a-t-il souligné.

Alors que le Premier ministre visitait la zone d'explosion quadrillée par des policiers, des habitants du quartier ouvrier de Güngören scandaient : «A bas le PKK».

Selon les autorités et les médias, le PKK, qui a nié avoir une quelque responsabilité dans ces attaques, aurait commis l'attentat en représailles à une vague d'offensives militaires visant cette organisation séparatiste, dans le sud-est turc et en Irak du nord, où elle a des bases arrières. Le PKK est considéré comme terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Dimanche soir, deux bombes ont explosé sur une avenue commerçante et piétonne de la rive européenne d'Istanbul. Dix sept personnes, dont cinq enfants ont été tuées, a annoncé le gouverneur de la métropole, Muammer Güler. Une cinquantaine de blessés, dont six dans un état grave, étaient toujours hospitalisées lundi.