Le candidat démocrate dans la course à la Maison Blanche Barack Obama va recentrer sa campagne sur l'économie et les difficultés que rencontrent les Américains après sa tournée de huit jours au Proche-Orient et en Europe.

«Ce qui préoccupe les gens partout dans le pays maintenant c'est leur incapacité à payer l'essence pour leur voiture et leur incapacité à acheter de la nourriture car les prix s'envolent», a dit M. Obama interrogé dimanche sur la chaîne NBC.

Le candidat démocrate a annoncé qu'il allait rencontrer lundi ses conseillers économiques dont l'investisseur et philanthrope Warren Buffet, le président de Google Eric Schmidt, l'ancien secrétaire au Trésor Robert Rubin et l'ancien président de la Réserve fédérale Paul Volcker.

Il s'agira, a expliqué M. Obama, de discuter d'un second plan de relance et des

moyens de faire baisser le prix de l'essence.

Intervenant dimanche à Chicago au congrès des journalistes américains issus de minorités ethniques, M. Obama a déclaré que sa visite internationale ne se traduirait pas forcément par de bons sondages aux Etats-Unis «parce que les gens sont d'abord naturellement préoccupés par les effets immédiats de la situation économique».

Le candidat républicain John McCain a enregistré une sensible progression dans certains Etats frappés par la crise économique, selon des sondages récents. Il avait choisi de mener une campagne terre à terre pendant le voyage de M. Obama à l'étranger.

Avec un prix à la pompe qui frôle les 4 dollars le gallon (3,78 litres) contre 2,90 dollars il y a un an, la question de l'énergie est devenue le principal sujet de préoccupation des électeurs américains, loin devant la guerre en Irak, selon des enquêtes récentes.

Comme le réclame le président Bush, le candidat républicain veut autoriser les forages pétroliers en mer le long des côtes américaines. M. Obama est opposé à cette mesure.

Interrogé sur ABC News, M. McCain a indiqué que s'il était élu président il mettrait en oeuvre un plan pour «éliminer notre dépendance au pétrole étranger». Il propose aussi de reprendre la construction de centrales nucléaires et s'est dit favorable à la suppression de la taxe fédérale sur l'essence durant les mois d'été.

Sur le front de l'Irak, autre sujet majeur de la campagne, les deux camps se sont accusés mutuellement dimanche de changer sans cesse d'opinion.

Le porte-parole de M. McCain, Tucker Bounds, a ainsi déclaré: «le fait que le sénateur Obama a maintenant changé trois fois de positions sur l'Irak en 48 heures illustre l'inexpérience et le manque de jugement qui préoccupent le peuple américain». Dans un entretien au magazine Newsweek, le candidat démocrate, qui prône un retrait en 2010, a laissé entendre que le volume des troupes qui resteront en Irak sera déterminé «selon les conditions sur le terrain».

En retour, l'équipe de campagne d'Obama a affirmé que John McCain avait lui-même fait volte-face sur le sujet du retrait des troupes après que le premier ministre irakien Nouri al-Maliki eut exprimé l'espoir d'un retrait dans les deux ans, rejoignant la position de Barack Obama.

«Tout calendrier est bon à condition qu'il soit dicté par les conditions sur le terrain», a alors concédé l'ancien combattant du Vietnam, jusque là défavorable à tout calendrier de retrait.

Deux sondages publiés ce week-end accordent entre cinq et sept points d'avance à M. Obama. Un sondage Gallup publié samedi accorde 48% d'intentions de vote au sénateur de l'Illinois contre 41% au sénateur de l'Arizona tandis qu'un sondage Rasmussen publié dimanche donne 49% à M. Obama contre 44% à M. McCain.