Mumia Abu-Jamal, icône internationale de la lutte contre la peine capitale, a déposé une requête en révision de son procès pour obtenir la reconnaissance de son innocence, après l'annulation de sa condamnation à mort en mars, a-t-on appris dimanche auprès de son avocat.

Fin mars, par 2 voix contre 1, la cour d'appel fédérale de Philadelphie a annulé la condamnation à mort de cet ex-journaliste radio et militant des «black panthers», aujourd'hui âgé de 54 ans, mais elle a réaffirmé sa culpabilité dans le meurtre en 1981 du policier Daniel Faulkner.

Enfermé plus de 25 ans dans le couloir de la mort, Mumia Abu-Jamal clame son innocence.

Dans sa requête en révision déposée devant cette même cour d'appel fédérale, son avocat, Robert R. Bryan, demande que celle-ci se prononce «en formation plénière» et non à trois juges comme en mars. «Si cette requête n'obtient pas satisfaction, nous saisirons la Cour suprême», la plus haute juridiction des Etats-Unis, a-t-il prévenu. «Même si la cour d'appel fédérale nous a garanti un nouveau procès sur la question de la peine de mort, nous voulons une révision de la condamnation», a-t-il encore expliqué.

Mumia Abu-Jamal conteste le fait que 10 des 15 récusations de jurés potentiels prononcées par l'accusation aient concerné des Noirs. Le code de procédure pénale interdit en effet de récuser un juré potentiel en raison de la couleur de sa peau. Le jury final comportait dix Blancs et deux Noirs.

Fin mars, la cour d'appel statuant à trois juges, avait rejeté cet argument, estimant que la défense n'avait pas présenté suffisamment d'éléments laissant penser que les récusations étaient dues à la race des jurés potentiels.

Dans l'immédiat, la condamnation à mort de Mumia Abu-Jamal doit être commuée automatiquement en réclusion criminelle à perpétuité, à moins que l'accusation ne se présente à nouveau devant un jury pour tenter d'obtenir la peine de mort.