Un tribunal turc a placé samedi sept personnes, dont un homme d'affaires et un colonel à la retraite, en détention provisoire dans le cadre d'une enquête sur un projet supposé de renversement du gouvernement, selon l'agence de presse Anatolie.

Les charges qui pèsent sur les suspects, parmi lesquels Sinan Aygün, le président de la Chambre de commerce d'Ankara, et Atilla Ugur, un colonel à la retraite, n'ont pas été clairement communiquées, a indiqué l'agence.

Les interpellations ont coïncidé avec le début du plaidoyer, mardi devant la Cour constitutionnelle, du procureur qui a lancé la procédure de dissolution de l'AKP pour activités antilaïques.

Les sept inculpés ont été arrêtés et placés en garde à vue mardi, le même jour que 14 autres personnes suspectées de liens avec ce que les autorités qualifient d'«organisation terroriste Ergenekon».

Onze ont été libérées, mais au moins neuf d'entre elles parmi lesquelles Mustafa Balbay, le correspondant à Ankara du journal d'opposition Cumhuriyet et Ilker Guven, un vice-amiral à la retraite, ne sont pas autorisées à quitter le pays, selon l'agence Anatolie.

Hursit Tolon et Sener Eruygur, deux anciens généraux quatre étoiles qui ont servi dans les plus hauts échelons de la hiérarchie militaire et qui font partie des personnes arrêtées doivent encore être soit inculpés soit remis en liberté.

La 21e personne arrêtée a été placée jeudi en détention provisoire en attente du procès.

L'objectif de ce groupe aurait été de chasser du pouvoir le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), dont les cadres restent soupçonnés par les milieux pro-laïcité, influents dans l'armée, de vouloir islamiser le pays.

Entamée en juin 2007 avec la découverte à Istanbul d'une cache d'armes contenant des grenades, l'enquête a conduit au placement en détention provisoire de 54 personnes mais les procureurs n'ont toujours pas dressé d'acte d'accusation ni détaillé les charges pesant à l'encontre des suspects.

La procédure irrite les milieux pro-laïcs opposés au gouvernement du premier ministre Recep Tayyip Erdogan qu'ils accusent d'utiliser cette action pour intimider ses détracteurs.