Au début, c'est juste énervant. L'écran qui reste vide, la page blanche, la connexion qui foire... Zut, comment je vais faire? On attend, on s'occupe à autre chose. Et puis ça revient. Mais si ça ne revenait pas? «J'ai été privé d'Internet pendant trois mois. À cette époque, j'étais célibataire et je passais tout mon temps libre sur la Toile, raconte Adrien Klein, 33 ans. J'étais sur Facebook, je draguais sur Meetic, l'ordinateur me servait de télé, de journal... Et puis j'ai déménagé, et là, pas de connexion. Ç'a été un vrai choc. Je tournais en rond, je ne savais plus quoi faire. D'un coup, je m'ennuyais tellement. J'étais au bord de la dépression...» Carrément.

Internet a rempli nos vies. Certaines vies, du moins. D'après l'Insee, 59% de la population et 80% des familles ayant des enfants sont branchés au réseau. Selon le Credoc (Centre de recherche pour l'étude des conditions de vie), plus de la moitié de la population considère qu'Internet est utile dans la vie quotidienne. Depuis 2001, 3 millions de personnes supplémentaires s'y mettent tous les ans. Rythme énorme. Pour les 12-25 ans, le Web est la première source d'information et de divertissement, devant la télévision.

Jean-Charles Nayebi, auteur de La Cyberdépendance en 60 questions (Retz 2007), estime à près de 8% le nombre d'internautes «cyberdépendants». «Depuis que je n'ai plus Internet, je me sens frustré du système, raconte Maurice Morea, retraité. À mon travail, je consultais tout le temps, j'étais accro à Google Earth. Aujourd'hui, je dois faire un effort pour aller vers la culture, et je m'en veux. Alors j'achète des grilles de sudoku. Mais ça ne remplace pas.»

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