Le traditionnel défilé du 14-Juillet, la fête nationale française s'est déroulé lundi matin sur les Champs-Elysées à Paris en présence de nombreux dirigeants étrangers, parmi lesquels le président syrien Bachar al-Assad dont la présence à un tel évènement a suscité la controverse.

Tous les dirigeants ayant participé dimanche au sommet de lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM), regroupant 43 pays, ont été conviés par le président français Nicolas Sarkozy dans la tribune d'honneur du défilé, située place de la Concorde au bas de l'avenue des Champs-Elysées.

La présence parmi ces dirigeants de M. Assad, qui dirige un des régimes les plus répressifs du monde arabe, a été vivement critiquée par l'opposition de gauche en France et des organisations des droits de l'Homme.

D'anciens militaires français ont également fait part de leur malaise en évoquant «une atteinte à la mémoire» des 58 soldats français tués en 1983 dans l'attentat de l'immeuble Drakkar à Beyrouth, dans lequel nombre d'observateurs avaient vu la main de la Syrie.

La haute silhouette de M. Assad, portant des lunettes noires, se détachait dans la tribune d'honneur où se côtoyaient Angela Merkel, Silvio Berlusconi, José Luis Rodriguez Zapatero.

Les présidents algérien et tunisien Abdelaziz Bouteflika et Zine El Abidine Ben Ali étaient absents.

Le premier ministre israélien Ehud Olmert était lui présent à la tribune d'honneur, mais le premier ministre israélien et M. Assad se sont soigneusement évités, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'invité d'honneur de ces cérémonies était le secrétaire général de l'ONU, Ban ki-Moon qui a salué le passage, en tête de défilé, de deux contingents de Casques bleus. Comme le veut la tradition, le président français a d'abord descendu les Champs-Elysées dans un command car.

L'innovation est venue de la lecture par l'acteur français d'origine algérienne Kad Merad d'extraits du Préambule de la Déclaration universelle des droits de l'Homme devant les chefs d'État, dont M. Assad.

Les responsables français ont tenté de minimiser l'impact de la présence lors de ce défilé du président syrien, qui a effectué ce week-end à Paris un éclatant retour sur la scène internationale après avoir été mis au ban des nations par les Occidentaux notamment pour les ingérences de Damas dans les affaires libanaises.

Ces responsables ont souligné que M. Assad était invité comme tous les autres dirigeants ayant participé au lancement de l'UPM.

En marge du défilé, suivi par des milliers de Français et de touristes massés sur les trottoirs sous un ciel radieux, le responsable de l'organisation Reporters sans Frontières (RSF), Robert Ménard, a été interpellé sur les Champs-Elysées.

La police a arrêté avec lui une dizaine de militants de RSF qui criaient «Liberté en Syrie».