La Chine a mis en garde lundi le candidat républicain à la présidentielle américaine, John McCain, contre tout soutien ou connivence avec le dalaï lama.

Le prétendant à la Maison-Blanche a rencontré vendredi le chef spirituel des Tibétains en marge d'une réunion électorale dans le Colorado (ouest des Etats-Unis), le qualifiant de «héros» et de «modèle sur la scène internationale».

«La Chine est sérieusement inquiète» à ce sujet, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Liu Jianchao dans un communiqué, rappelant que la question tibétaine était une affaire intérieure chinoise.

M. Liu a appelé tous les responsables américains à voir «le vrai visage du dalaï lama», une force séparatiste qui cherche à détruire la stabilité sociale dans cette région «sous prétexte de religion», selon lui.

Ils doivent «cesser de soutenir et éviter toute connivence avec le dalaï lama et les forces séparatistes qui veulent l'indépendance du Tibet», une stratégie qui, selon le porte-parole, porte atteinte aux relations sino-américaines.

M. McCain a souligné qu'il admirait et respectait le chef spirituel des Tibétains, qui vit en exil en Inde, «pour les efforts qu'il accomplit en faveur de la liberté du peuple du Tibet et du monde entier».

Alors que le gouvernement chinois le considère comme un dangereux séparatiste, de nombreux responsables américains voient en lui un champion des libertés.

Au début du mois, des pourparlers ont eu lieu à Pékin entre la Chine et des représentants du dalaï lama, sans qu'il y ait de progrès. Ils avaient été précédés par une entrevue «informelle» début mai à huis clos dans le sud de la Chine, la première entre les deux parties en près d'un an.

Elle avait eu lieu après des semaines de pressions internationales sur Pékin à la suite de violentes émeutes antichinoises au Tibet à la mi-mars.