Des responsables socialistes s'interrogent ironiquement sur l'origine du mal de dos persistant du premier ministre français François Fillon, absent de la scène politique ces derniers jours, y voyant l'illustration de ses mauvaises relations avec le président Sarkozy.

Terrassé par une sciatique, M. Fillon est au repos complet depuis le 11 juillet et n'a pas pu assister à plusieurs événements marquants du week-end: sommet de lancement de l'Union pour la Méditerranée, défilé du 14 juillet et garden party à l'Elysée...

Il a fait une rapide apparition mardi au Sénat --teint pâle et marchant à l'aide d'une béquille-- pour défendre la réforme des institutions.

Le chef du Parti socialiste, François Hollande, a estimé que M. Fillon «souffre» car son départ a déjà été annoncé par M. Sarkozy.

Dans une récente interview au journal Le Monde, le chef de l'État avait souligné qu'il faudrait «à mi-quinquennat, poser la question» d'un changement d'équipe.

«Je ne suis pas expert en pathologie primo-ministérielle. Et comment mesurer le degré de souffrance?», a ironisé M. Hollande.

Mais «je comprends qu'il souffre car il est annoncé son départ dans l'interview du Monde», a-t-il dit.

Le président Sarkozy «rend sans doute la vie plus difficile à son premier ministre» François Fillon, a estimé de son côté l'ex chef de gouvernement socialiste Pierre Mauroy dans un entretien au journal Libération de jeudi.

«Le partage des pouvoirs est très différent avec Nicolas Sarkozy. Son hyperactivité et son extraordinaire capacité à se saisir de tout rend sans doute la vie plus difficile à son premier ministre», ajoute-t-il.

Après la nomination de M. Fillon en mai 2007, ses relations avec M. Sarkozy ont été rapidement considérées comme difficiles par les observateurs politiques, en raison notamment de tempéraments très différents voire opposés.

M. Sarkozy avait notamment déclaré qu'il considérait son premier ministre comme un «collaborateur».

En début d'année, la cote de popularité de M. Sarkozy tombait au plus bas, tandis que celle de M. Fillon montait, avec un écart sans précédent entre un président et son premier ministre dans l'histoire de la Ve République.