Le président français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'Union, a déclaré jeudi qu'il espérait proposer une solution au non irlandais au traité européen de Lisbonne «soit en octobre, soit en décembre».

«J'irai le 21 juillet en Irlande pour écouter et dialoguer et essayer de trouver des solutions», a rappelé M. Sarkozy lors de sa première intervention devant le Parlement européen à Strasbourg depuis le début de la présidence française de l'UE, le 1er juillet.

«La présidence française va proposer une méthode et je l'espère une solution soit au mois d'octobre, soit en décembre», a-t-il ajouté.

«Il faut à la fois ne pas bousculer les Irlandais et en même temps savoir dans quelles conditions et avec quel traité nous allons organiser les élections européennes» de juin 2009, a-t-il expliqué.

«Il reste un peu de temps, mais pas beaucoup de temps», a-t-il ajouté.

Le président français a souligné qu'il n'y avait pas d'autre traité possible que celui de Lisbonne - censé permettre à l'UE de mieux fonctionner à 27- à moins de maintenir en vigueur le traité actuel, celui de Nice.

Dans ce contexte, M. Sarkozy a une nouvelle fois exhorté le président polonais à «honorer» sa parole en ratifiant le traité de Lisbonne, après que Lech Kaczynski eut indiqué qu'il refusait de signer le texte en l'état et ne le ferait que si l'Irlande l'approuvait dans un nouveau référendum.

«Il a négocié lui-même le traité de Lisbonne», a dit M. Sarkozy, «il a donné sa parole, une parole ça doit s'honorer, c'est une question de morale».

Le chef de l'État français a également à nouveau prévenu qu'à ses yeux l'UE ne pourrait continuer à s'élargir sans mise en place du traité de Lisbonne.

Il a assuré qu'il ne voulait «laisser personne derrière» et que «l'Europe à plusieurs vitesses ne peut être qu'un dernier recours».

M. Sarkozy a rappelé les grandes priorités des six mois de présidence française, à commencer par l'adoption avant décembre par les États membres et le Parlement du paquet de mesures proposé en janvier par la Commission européenne pour lutter contre le réchauffement climatique.

«Si chaque pays commence à renégocier le point qui le gêne, nous n'arriverons jamais à un accord, c'est pour cela que nous demandons au Parlement de se mobiliser à nos côtés pour que d'ici décembre le paquet soit adopté», a-t-il déclaré.

Aux députés de gauche, souvent méfiants envers le «pacte pour l'immigration» - autre priorité de la France pour renforcer la lutte contre l'immigration - il a fait valoir que c'est en se dotant d'une politique européenne qu'«on sort de débats nationaux où les extrêmes utilisent la misère des uns et la peur des autres au service de valeurs qui ne sont pas les nôtres».