Les socialistes français réglaient leurs comptes mardi au lendemain de l'adoption de la réforme de la Constitution, l'ancien ministre Jack Lang étant accusé de trahison tandis que quatre autres socialistes critiquaient l'«antisarkozysme pavlovien» de leur parti.

La réforme des institutions, voulue par le président Nicolas Sarkozy, a été adoptée d'extrême justesse lundi par le Parlement réuni en Congrès, avec une seule voix d'avance sur la majorité requise des trois-cinquièmes.

Un seul parlementaire du Parti socialiste (PS), Jack Lang, a voté pour ce texte, auquel il avait contribué dans le cadre d'une commission mise en place par le président Sarkozy.

Le numéro un du PS François Hollande a estimé que Jack Lang devait «tirer toutes les conclusions» de son vote, laissant entendre qu'il devait quitter le parti.

Plus explicite, le porte-parole du PS Julien Dray a estimé que M. Lang «n'a plus sa place dans notre famille politique», jugeant qu'il avait «été trop loin» en rompant la discipline du parti.

L'ancienne candidate à la présidentielle Ségolène Royal a condamné une «trahison».

Jack Lang a répondu qu'il n'était du pouvoir de personne de le «rayer de la carte du paysage politique français» et a réitéré son soutien à une réforme qui selon lui renforce «les droits du Parlement, des citoyens et de l'opposition».

Savourant sa victoire, le parti de droite au pouvoir UMP s'est payé le luxe de défendre Jack Lang, dénonçant une «chasse à l'homme» à son encontre.

La réforme institutionnelle a aussi soulevé une polémique sur la stratégie suivie par le PS.

Quatre députés socialistes - qui ont voté contre le texte-- ont estimé mardi qur leur parti s'était «réfugié dans une opposition caricaturale» et ont critiqué son «incapacité à s'abstraire d'une forme d'antisarkozysme pavlovien».

Dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde, ces quatre députés, qui faisaient partie d'un groupe de socialistes ayant appelé en mai à un «compromis» avec M. Sarkozy, estiment que «le PS n'aura été ni en capacité de faire échec à cette réforme institutionnelle, ni en situation de l'infléchir».