Le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski se trouve à Washington, où il doit discuter lundi avec la secrétaire d'État Condoleezza Rice de l'installation en Pologne d'éléments du bouclier antimissile américain, a indiqué le ministère polonais.

Trois jours après la décision de Varsovie de jouer la carte d'intransigeance au risque de compromettre le projet, M. Sikorski «a demandé et obtenu une rencontre avec Mme Rice» à 10h30 locales et HAE, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère, Piotr Paszkowski.

Le chef de la diplomatie polonaise rencontrera aussi le candidat républicain à la présidence John McCain et s'entretiendra par téléphone avec le candidat démocrate Barack Obama, a ajouté M. Paszkowski.

Jugeant «insuffisantes» les réponses américaines à ses préoccupations sur les menaces pour la sécurité de son pays qu'engendrerait ce bouclier, le premier ministre polonais Donald Tusk avait réclamé vendredi en contrepartie de son feu vert la présence permanente en Pologne de systèmes de défense antiaérienne de type Patriot.

«Nous n'avons rien rejeté. La preuve, c'est la poursuite des pourparlers. Nous voulons continuer jusqu'à un dénouement heureux. Il s'agit de renforcer notre sécurité. Nous devons penser à nos intérêts», a affirmé pour sa part M. Sikorski, cité lundi par l'agence PAP.

Les États-Unis ont le projet d'implanter en Europe centrale à l'horizon 2011/2013 deux éléments du bouclier antimissile destiné à protéger leur territoire contre d'éventuelles attaques de pays comme l'Iran: dix missiles intercepteurs, qu'ils aimeraient déployer près de Slupsk dans le nord de la Pologne, et une station radar en République tchèque.

Les négociations avec les deux pays ont commencé en mai 2007. La République tchèque a déjà conclu un accord avec les États-Unis, signé début avril en marge du dernier sommet de l'OTAN à Bucarest.

Le traité américano-tchèque sur l'installation du radar sera signé mardi à 15H00 locales (9 h HAE) à Prague par Condoleezza Rice et le ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg.