Un haut responsable d'un mouvement rebelle du Darfour ayant mené en mai une attaque sanglante contre la capitale soudanaise a comparu jeudi devant un tribunal de Khartoum pour la première fois depuis l'ouverture le 18 juin du procès de suspects arrêtés après l'attaque.

Abdoul Aziz Achour, beau-frère du chef du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), Khalil Ibrahim, a comparu devant un tribunal spécial du nord de la capitale avec sept autres personnes pour un procès au terme duquel il risque la peine de mort.

L'audience, qui s'est tenue au milieu d'importantes mesures de sécurité, était ouverte à la presse et les avocats, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Le procureur général, Salah Abou Zeid, a procédé à la lecture officielle des chefs d'accusation, accusant les suspects, selon la loi criminelle et la législation antiterroriste, d'avoir orchestré une attaque terroriste dans la capitale.

Après l'audience, l'avocat de la défense, Satie Mohamed al-Haj, a déclaré à l'AFP que la création de ce tribunal spécial était anticonstitutionnelle et ne garantissait pas les droits de ses clients.

Abdoul Aziz Achour a rejoint le JEM en 2003 et dirigé ses activités en Erythrée jusqu'à 2005.

Le 18 juin, 39 suspects avaient comparu devant des tribunaux spéciaux à Khartoum mis en place à la suite de l'attaque sans précédent du 10 mai qui a fait plus de 222 morts.

Les forces de sécurité ont arrêté Abdoul Aziz Achour le 21 mai à New Halfa, près de la frontière érythréenne.

Depuis 2003, les forces soudanaises appuyées par les milices arabes Janjawids luttent contre des mouvements rebelles du Darfour. Le conflit a fait plus de 300 000 morts et entraîné le déplacement de 2,2 millions de personnes, selon l'ONU. Khartoum parle de quelque 10 000 morts seulement.