Le chef de la diplomatie britannique David Miliband est arrivé dimanche en Afrique du Sud pour des entretiens consacrés à la crise zimbabwéenne, Londres réaffichant son opposition à la formation d'un gouvernement qui permettrait à Robert Mugabe de rester au pouvoir.

A son arrivée, M. Miliband a déclaré que «le régime de Mugabe n'est pas une représentation légitime de la volonté du peuple du Zimbabwe».

La crise qui touche ce pays est en train «d'atteindre l'ensemble du sud de l'Afrique et c'est la tragédie orchestrée par un homme au sommet du régime zimbabwéen», a déclaré M. Miliband, cité par la BBC.

«Il est impératif que le gouvernement qui sera formé respecte les résultats (des élections) du 29 mars au Zimbabwe», a-t-il dit.

Le chef du Mouvement pour le changement démocratique(MDC) Morgan Tsvangirai était arrivé en tête au premier tour du scrutin le 29 mars.

«Il est très important que soit établi un gouvernement de transition tel que l'a souhaité une partie de la population (...) et reflétant les résultats des élections du 29 mars», a-t-il déclaré à des journalistes.

M. Miliband, qui effectue une visite de quatre jours en Afrique du Sud, s'entretiendra de la crise zimbabwéenne avec son homologue sud-africain Nkosazan Dlamini Zuma, ont annoncé les autorités sud-africaines.

Il doit également participer au huitième Forum bilatéral Afrique du Sud-Royaume uni, prévu à Pretoria mercredi 8 juillet, a précisé le ministère sud-africain des Affaires étrangères.

Ce forum devrait évoquer «les conclusions du dernier sommet de l'Union africaine (UA) en Égypte, y compris le Zimbabwe», poursuit le ministère.

Les leaders africains ont lancé mardi un appel au dialogue entre les deux partis rivaux au Zimbabwe en vue de former un gouvernement d'unité nationale après la ré-élection largement contestée du président Robert Mugabe, seul candidat au scrutin du 27 juin.

Le sommet de l'UA a «encouragé Robert Mugabe et Morgan Tsvangirai à initier le dialogue pour promouvoir la paix et la stabilité».

Face aux pressions des Occidentaux exigeant des sanctions contre Robert Mugabe, l'UA a décidé de soutenir les appels de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) à la création d'un gouvernement d'unité nationale au Zimbabwe.

Londres a indiqué que Robert Mugabe ne devait participer à aucun accord sur un partage du pouvoir avec l'opposition si le pays compte recevoir une aide économique du Royaume-Uni.

Le président sud africain Thabo Mbeki, médiateur de l'Afrique australe au Zimbabwe, a rencontré samedi M. Mugabe pour la première fois depuis sa dernière ré-élection. Mais, Morgan Tsvangirai a refusé de rencontrer M. Mbeki.

M. Tsvangirai, qui s'est retiré le mois dernier de la course à la présidentielle, a rejeté l'idée d'un gouvernement d'unité nationale et demande la mise en place d'une autorité de transition qui rédigerait une nouvelle constitution avant l'organisation de nouvelles élections.

Le Forum Afrique du Sud-Royaume uni doit par ailleurs aborder les questions d'immigration, le partenariat économique, l'issue du sommet du G8 au Japon, le prochain sommet entre l'Afrique du Sud et l'Union européenne en France, ainsi que la paix, la sécurité et la résolution des conflits en Afrique.

Lors d'une visite dimanche à des réfugiés zimbabwéens, M. Miliband a déclaré qu'il avait vu «le prix humain et le visage de la catastrophe en cours au Zimbabwe».

Il a exhorté la communauté internationale à soutenir la prochaine résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Zimbabwe.

«La communauté internationale doit soutenir la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui sera discutée dans les prochains jours à New York», a-t-il déclaré à la BBC.