La branche armée d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique (BAQMI) «n'hésitera pas à frapper les États-Unis quand nous le pourrons et où nous le pourrons, où que ce soit dans le monde», a affirmé dans une interview exceptionnelle au New York Times son chef, l'Algérien Abdelmalek Droukdal.

Le chef de l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui a fait allégeance fin 2006 au mouvement créé par Oussama ben Laden et changé son nom, a accordé pour la première fois une interview à un journaliste occidental: il répond ainsi, via une cassette transmise par un intermédiaire, à des questions posées par écrit par un journaliste du New York Times.

«Si l'administration américaine considère que sa guerre contre les Musulmans est légitime, pourquoi ne considèrerions nous pas que notre guerre sur son territoire est, elle aussi, légitime ?» s'interroge Abdelmalek Droukdal, 38 ans.

«Tout le monde doit savoir que nous n'hésiterons pas à frapper les Etats-Unis quand nous le pourrons et où nous le pourrons, où que ce soit dans le monde», a-t-il ajouté.

Interrogé sur l'assassinat, en décembre, de quatre touristes français qui pique-niquaient le long d'une route en Mauritanie, Droukdal assure: «nous avons des liens avec les frères qui ont fait cela. Nous en avons entraîné certains. Nous leur offrons notre soutien pour leur permettre de mener de telles opérations».

Il explique sa colère et son désir de vengeance envers l'Amérique par le fait que «nous nous sommes retrouvés sur la liste noire de l'administration US, accusés de terrorisme. Puis nous nous sommes aperçus que l'Amérique construisait des bases militaires dans le sud de notre pays, organisait des manoeuvres, s'emparait de notre pétrole et prévoyait de prendre notre gaz».

Selon des «officiels militaires américains», cités par le New York Times, la BAQMI dispose en Algérie de 300 à 400 combattants, principalement cachés dans les montagnes à l'est d'Alger, ainsi que d'un réseau de soutien estimé à quelque 200 personnes dans le reste du pays.