Luis Moreno-Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), s'est engagé jeudi à poursuivre des commandants rebelles du Darfour considérés comme responsables du meurtre de 10 soldats de l'Union africaine (UA) dans la province l'an dernier.

Quatre jours après avoir accusé le président soudanais Omar el-Béchir d'avoir orchestré une campagne génocidaire dans la province occidentale du pays, M. Ocampo a indiqué qu'il portait aussi son attention sur les activités des rebelles du Darfour, lors d'une conférence de presse à l'ONU.

Il a affirmé que la CPI possédait les noms «des auteurs présumés» d'une attaque rebelle contre un camp de soldats de la paix de l'UA à Haskanita, dans le Darfour sud, en septembre.

«Nous avons des informations sur l'identité de deux commandants qui sont prétendûment responsables de cela,» a dit M. Ocampo, avant de prendre part à une cérémonie marquant le 10e anniversaire du Statut de Rome qui a créé la CPI.

«Nous devons maintenant apporter des preuves,» a-t-il ajouté. «J'aimerais profiter de cette rencontre pour appeler les rebelles à fournir des éléments de preuve et (...) à cesser les crimes.»

«Les rebelles doivent contrôler leurs hommes et aider la Cour, et devraient fournir des renseignements contre ceux qui ont commis l'attaque à Haskanita et même les arrêter,» a dit le procureur.

M. Ocampo a demandé lundi, à La Haye, aux juges de la CPI d'émettre un mandat d'arrêt contre le président Béchir, affirmant avoir des éléments de preuve démontrant qu'il a commis «des crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre» au Darfour (ouest du Soudan).