La majorité des 35 dissidents interpellés cette semaine à Cuba au cours d'une vaste opération policière visant quelque 70 opposants, ont été libérés par les autorités, a déclaré samedi à l'AFP Martha Beatriz Roque, figure de proue de l'oppostion.

«Presque toutes les personnes détenues ont été libérées, nous n'avons pas de nouvelles de deux d'entre elles seulement: Leonardo Bruzon Avila, de La Havane, et un couple, de Palma Soriano (est)», a indiqué Mme Roque, qui dirige l'Agenda pour la transition, un regroupement d'opposants.

Les dissidents qui n'ont pas été détenus ont reçu des avertissements, ont été assignés à résidence ou interdits de se rendre à La Havane, a-t-elle ajouté.

«L'objectif de cette opération était d'empêcher la tenue d'une réunion de l'Agenda, programmée jeudi dernier, et de participer à la Fête de l'Indépendance nationale des États-Unis dans la résidence du chef de la Section des intérêts (américains, SINA), Michael Parmly», a précisé Mme Roque.

La réunion de l'Agenda, qui devait avoir lieu dans une maison de l'ouest de La Havane, a été annulée en raison des arrestations alors que la réception diplomatique des États-Unis s'est déroulée sans incident.

La veille du 4 juillet, le gouvernement cubain avait mis en garde contre le soutien accordé par la représentation diplomatique américaine aux opposants, qui, selon lui, s'apprêtaient à «organiser des actions provocatrices sur la voie publique» à l'occasion de la fête nationale américaine.

Dans un communiqué, le gouvernement cubain avait averti qu'il ne tolérerait pas» de manifestations de dissidents à l'occasion de cette fête et tiendrait Washington pour responsable des «conséquences» s'il continuait à encourager l'opposition.

La Havane accuse les opposants d'être des «mercenaires» à la solde des États-Unis.