La coalition dirigée par les Américains en Afghanistan a annoncé la mort de «plusieurs» militants islamistes lors d'une frappe aérienne dimanche dans l'est du pays, alors qu'un gouverneur local affirme que 22 personnes ont été tuées dont 19 femmes et enfants.

Il s'agit du deuxième épisode en trois jours dans lequel la coalition affirme avoir mené un raid aérien visant exclusivement des insurgés, face à des déclarations d'autorités locales annonçant des victimes parmi les civils.

«Je confirme que 22 personnes, dont 3 hommes et 19 femmes et enfants ont été tués», a indiqué Hamisha Gul, gouverneur du district de Deh Bala dans la province de Nangarhar (est). Il a affirmé avoir reçu ces informations de la police et d'autres responsables envoyés sur place.

Ses affirmations n'ont pas pu être confirmées par des sources plus haut placées, ni de façon indépendante, la zone du raid étant montagneuse et difficile d'accès.

La coalition menée par les États-Unis a rejeté l'accusation selon laquelle la frappe aurait touché un mariage et des civils.

«Il ne s'agissait pas d'un mariage et il n'y avait ni femmes ni enfants. Nous n'avons pas d'informations sur des victimes civiles», a indiqué à l'AFP le capitaine Christian Patterson, officier en charge des médias.

Auparavant, la coalition avait diffusé un communiqué parlant uniquement de «plusieurs» militants tués par une frappe aérienne.

Un porte-parole, le sergent Joel Peavy, avait indiqué que la coalition avait été informée d'un «rassemblement de militants» islamistes et que les frappes aériennes n'avaient eu lieu qu'après vérification.

Le porte-parole n'était pas en mesure de dire si les militants étaient des talibans ou leurs alliés du réseau Al-Qaeda.

Selon un médecin de la clinique du district de Deh Bala, l'établissement a soigné quatre femmes et quatre enfants de moins de 12 ans, souffrant de blessures dues à l'attaque.

«Nous avons transféré quatre blessés à l'hôpital de Jalalabad», la plus grande ville de la région, a indiqué le médecin, Abdul Qader Shinwary.

Le président afghan Hamid Karzaï avait ordonné samedi l'ouverture d'une enquête après les affirmations d'un gouverneur du Nouristan, dans l'est du pays, selon lequel 16 civils ont été tués vendredi lors d'une frappe aérienne de la coalition sous commandement américain, qui a assuré qu'il s'agissait d'insurgés.

Le mois dernier, les Nations unies avaient annoncé que près de 700 civils afghans étaient morts cette année dans des violences liées à la campagne internationale menée contre les talibans, dont les deux tiers dans des attaques menées par les islamistes et 255 dans des opérations militaires.

Les frappes aériennes des forces étrangères ont fait des centaines de victimes civiles en sept ans de campagne contre les talibans, mais dans certains cas, les accusations basées sur des témoignages locaux se sont avérées fausses.