Le président zimbabwéen Robert Mugabe a été accueilli vendredi par plus de 3000 partisans en liesse à son arrivée à l'aéroport de Harare, après un sommet de l'Union africaine (UA) en Egypte, a constaté une journaliste de l'AFP.

Robert Mugabe, investi dimanche pour un sixième mandat à la tête du Zimbabwe après une élection qualifiée de «farce» par l'Occident et l'opposition, est arrivé à 11H30 (09h30 GMT) en provenance du Caire. Il a été accueilli par la vice-présidente Joyce Mujuru.

Il rentre fort du soutien tacite de ses pairs qui se sont bien gardés de le critiquer lors de leur sommet à Charm-el-Cheikh, se contentant d'appeler à la formation d'un gouvernement d'union nationale.

3000 à 4000 personnes, dansant et chantant des airs de la campagne électorale, l'attendaient sur le tarmac de l'aéroport, aux côtés de dignitaires du régime.

Dans la foule, un membre du parti au pouvoir, l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), qui se présentait sous le nom de «camarade Chitenje», ne tarissait pas d'éloge sur Robert Mugabe, 84 ans et au pouvoir depuis l'indépendance de l'ex-Rhodésie en 1980.

«Nous lui réservons le même accueil qu'en 1980, c'est l'accueil d'un héros. En 1980, il rentrait de la guerre avec un nouveau Zimbabwe: Nous ressentons exactement la même chose aujourd'hui», a-t-il assuré à l'AFP.

«Notre pays a failli repartir aux mains des colonialistes au travers du MDC (Mouvement pour le changement démocratique, opposition) mais nous avons réussi à le récupérer, c'est pour ça que nous sommes aussi nombreux aujourd'hui», a-t-il ajouté.

Le MDC avait remporté une victoire historique lors des élections générales du 29 mars: le parti avait non seulement raflé le contrôle du Parlement, mais son leader, Morgan Tsvangirai était également arrivé en tête au premier tour de la présidentielle.

Mais l'entre-deux-tours a été entaché de nombreuses violences politiques et de mesures d'intimidation à l'encontre du MDC, si bien que Morgan Tsvangirai s'est retiré de la course à la présidence, estimant ne pas pouvoir «demander aux électeurs de risquer leur vie».