Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré lundi que l'Iran ne renoncerait pas à ses droits nucléaires, qualifiant la demande des grandes puissances de suspendre l'enrichissement d'uranium de «scénario répétitif», a rapporté l'agence officielle Irna.

«C'est un scénario répétitif; d'un côté ils demandent à négocier et de l'autre ils menacent et disent que nous devons nous plier à leurs demandes illégales et renoncer à nos droits», a-t-il déclaré.

L'agence Irna cite une interview accordée par le président Ahmadinejad à la télévision malaisienne qui doit être diffusée lundi soir.

«Nous sommes partisans du dialogue, mais nous allons négocier dans un climat juste et sur les sujets communs car des négociations dans un climat non équilibré ne donneront aucun résultat», a-t-il ajouté.

L'Iran a remis vendredi à M. Solana une réponse --qui n'a pas été rendue publique-- à un ensemble de propositions destinées à l'inciter à suspendre ses activités nucléaires les plus sensibles.

Ces propositions ont reçu l'aval du groupe des six puissances engagées dans la recherche d'un accord avec l'Iran (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne).

Téhéran s'est dit prêt à négocier mais sans renoncer à ses «droits» à poursuivre son programme nucléaire.

L'ouverture de négociations sur l'offre des grandes puissances est conditionnée à la suspension de l'enrichissement d'uranium, dont la communauté internationale craint qu'elles n'alimentent un programme secret de fabrication de l'arme atomique.

M. Solana a néanmoins laissé ouverte la possibilité d'une période de pré-négociation, pendant laquelle les grandes puissances ne renforceraient pas les sanctions tandis que l'Iran ne mettrait pas en route de nouvelles centrifugeuses, selon des sources diplomatiques.

L'offre présentée mi-juin est une version légèrement remaniée d'une proposition faite en juin 2006 par M. Solana, et refusée par les Iraniens.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a depuis adopté trois résolutions assorties de sanctions les enjoignant d'arrêter l'enrichissement.

Les États-Unis ont indiqué dimanche qu'ils allaient consulter leurs alliés sur la réponse très attendue de Téhéran.

Les États-Unis, comme Israël, n'ont pas exclu récemment un recours à la force contre l'Iran en réponse à son programme nucléaire.

«Même si des centaines de pays comme Israël et les États-Unis s'unissent ils n'oseront pas attaquer l'Iran et ils le savent très bien», a déclaré M. Ahmadinejad dans son interview.

Le président iranien a également dénoncé «les désirs sataniques et inhumains» du président américain George W. Bush «d'agir contre l'Iran».

«Ils savent qu'ils ne peuvent employer le langage de la force contre l'Iran et doivent se plier à la volonté du peuple iranien», a-t-il ajouté.

Le chef d'état-major de l'armée iranienne a averti samedi que son pays fermerait le détroit stratégique d'Ormuz, par où transite environ 40% du pétrole mondial, si ses intérêts étaient en jeu, a rapporté l'agence Fars.