Le Royaume-Uni a publié mardi la liste de seize personnes interdites d'entrée sur son territoire, qui inclut un député du Hamas, des religieux radicaux, des homophobes et des ultra-nationalistes.

La publication des 16 noms a pour but de faire comprendre quelle sorte de comportement le pays ne tolère pas, a indiqué la ministre de l'Intérieur Jacqui Smith.

«Je pense qu'il est important que les gens comprennent nos valeurs et nos normes ... et le genre de choses qui rendrait quelqu'un indésirable dans ce pays», a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision GMTV.

«Si vous n'êtes pas capable de suivre les règles qui sont les nôtres, les normes et les valeurs qui sont les nôtres, vous serez exclu de ce pays et, qui plus est, les noms de ces personnes exclues seront rendus publics», a-t-elle ajouté.

La liste comprend 16 des 22 noms de personnes désignées persona non grata depuis octobre 2008. Le gouvernement a estimé qu'il n'était «pas dans l'intérêt public» de révéler les six autres identités.

Parmi les 16 noms publiés, figurent le pasteur américain homophobe Fred Waldron Phelps, le député du mouvement palestinien radical Hamas, Yunis Al-Astal, l'extrémiste juif Mike Guzovsky, l'ancien responsable du Ku Klux Klan Stephen Donald Black ou encore le néo-nazi Erich Gliebe.

La liste comprend aussi le nom du Libanais Samir Kantar, qui avait été accueilli en héros au Liban après sa libération en juillet 2008 par Israël dans un échange de prisonniers avec le mouvement chiite libanais Hezbollah, après avoir passé près de 30 ans dans les geôles israéliennes.

Membre du Front de libération de Palestine (FLP), Kantar avait été condamné en 1980 à cinq peines de prison à vie et 47 ans additionnels pour avoir mené une opération à Nahariya (nord d'Israël) durant laquelle trois personnes, dont une fillette, avaient été tuées en 1979.

En vertu de la «politique du comportement inacceptable», un étranger peut être refoulé s'il «fomente, justifie ou glorifie la violence terroriste» ou «encourage la haine avec le risque de provoquer des violences inter-communautaires au Royaume-Uni», a stipulé le gouvernement britannique.

Plus de cent personnes ont ainsi été refoulées du Royaume-Uni pour ces raisons, d'août 2005 à fin mars 2009, a précisé le ministère de l'Intérieur. Les ressortissants des pays de l'Union européenne et leur famille pourront faire l'objet de la même politique à partir du 1er juin prochain.