En vue du Jour de la Terre, Greenpeace Canada lance sa première campagne «entièrement participative» pour faire disparaître les produits en plastique à usage unique.

Par le biais d'une trousse d'action, l'organisation propose au grand public sept gestes concrets à poser auprès d'entreprises et d'élus locaux.

Greenpeace suggère notamment aux citoyens d'organiser une journée de nettoyage ou encore d'inviter les restaurants et cafés de leur voisinage à ne plus offrir de pailles ou de contenants jetables en plastique.

Environ 90 % du plastique produit à ce jour n'a pas été recyclé, fait valoir le groupe écologiste, qui soutient que l'on doit radicalement repenser la manière de faire parvenir les produits aux consommateurs, avec des systèmes de recharge et de réutilisation par exemple.

«Le recyclage ne nous sortira pas de cette crise», prévient la directrice de la campagne Océans & Plastiques de Greenpeace, Sarah King.

Depuis que la Chine a mis fin aux importations de matériaux recyclables étrangers, les lacunes des infrastructures de collecte canadiennes ont été mises en évidence et les déchets s'accumulent dans les centres de tri, expose l'organisation dans un communiqué.

Une porte-parole de Greenpeace, Loujain Kurdi, juge le public déjà sensible à cette cause.

«Il y a une conscience, une compréhension du sérieux de l'enjeu autour des sacs en plastique, mais aussi de toute forme de produits de plastique à usage unique», a-t-elle soutenu, en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

Elle réclame un cadre national pour réguler la production, la vente et la récupération du plastique à usage unique par les grandes compagnies.

«Il faut que le problème soit mis sur le même piédestal que celui de l'industrie pétrolière», a-t-elle avancé.

«Le long des côtes de Colombie-Britannique, on voit les déchets qui arrivent du Pacifique. Il y a 10 000 tonnes de plastique dans les Grands Lacs, entre ici et les États-Unis. Il y a 85 pour cent de nos oiseaux marins qui ont ingéré du plastique, a-t-elle énuméré. Les chiffres, c'est à n'en plus finir et je parle d'un contexte canadien!»

«En tant que pays développé, on a notre part à jouer là-dedans», a souligné Mme Kurdi.

Une annonce de la ministre fédérale de l'Environnement, Catherine McKenna, est d'ailleurs attendue dimanche relativement aux déchets marins et au plastique.

Du côté de Greenpeace, on insiste sur l'urgence d'agir.

«Il faut que le gouvernement canadien en fasse davantage pour qu'on ne soit pas parmi les derniers pays à agir ce problème-là», a lancé Loujain Kurdi.