Des chercheurs américains ont identifié une nouvelle source de pollution auparavant inconnue qui touche plus de 20 % des eaux sur les côtes américaines, selon une étude.

Ces travaux publiés jeudi dans le magazine Science ont mis au jour la pollution des eaux côtières par des écoulements souterrains d'eau douce en provenance du continent, polluée par les systèmes de drainage, les engrais ou autres fosses septiques.

« On sait que la pluie tombe sur les terres et s'écoule dans les rivières vers les océans, mais il y a une autre partie de ces pluies, cachée, qui s'infiltre dans le sol près des côtes et s'écoule dans les océans en dessous du niveau de la mer », explique Audrey Sawyer, professeur à l'Ohio State University.

« L'eau douce coule dans la mer, et vice versa. L'urbanisation, le développement agricole, le climat et la topographie affectent la quantité d'eau qui coule dans chaque direction et les échanges ont un gros impact à la fois sur l'eau que l'on boit sur le continent près des côtes, et sur les eaux de mer où on nage et on pêche », ajoute-t-elle.

Son équipe a identifié 12 % des côtes américaines où cette pollution souterraine est susceptible de nuire à la qualité de l'eau.

Ces zones - au nord du golfe du Mexique, sur la côte Atlantique nord, et dans le nord-ouest sur le Pacifique - sont ainsi plus susceptibles d'être envahies par des algues nuisibles qui consomment l'oxygène dans l'eau par exemple. Cette pollution pourrait mettre en danger les pêcheries, les récifs coralliens et le tourisme.

En outre, 9 % des côtes sont vulnérables à l'effet inverse, quand l'eau de mer entre dans les terres et contamine les nappes souterraines d'eau douce. Ces zones sont situées au sud-est de la Floride, au sud de la Californie ou à Long Island, près de New York, notamment.

« Il n'y a pas besoin de beaucoup d'eau salée pour rendre l'eau non potable, donc une invasion d'eau de mer est très ennuyeuse pour la gestion des ressources en eau douce près des côtes », reprend Audrey Sawyer.

Deux villes figurent parmi les plus touchées : Los Angeles et San Francisco sont en effet confrontées aux deux phénomènes.

« Nous espérons que les résultats de nos analyses serviront à mieux planifier le développement des zones côtières et la gestion des eaux souterraines pour aider à préserver la qualité de l'eau », dit encore Mme Sawyer. Après celle des États-Unis, « nous espérons pouvoir rapidement faire une carte du même type pour le monde entier ».