Après des milliers de poissons, plus de 100 tonnes de palourdes mortes ont été découvertes au Viêt Nam, probablement en raison d'une fuite toxique dans une zone industrielle, ont rapporté les médias officiels jeudi.

Dans les fermes d'élevage du centre du pays, les tas de coquillages quasiment arrivés à maturité se sont accumulés ces derniers jours.

«Nous avions énormément d'espoir pour cette nouvelle récolte», a déploré Tran Thi Lua, cité dans le journal officiel Tuoi Tre.

Mercredi, les autorités vietnamiennes ont interdit le commerce ou la consommation des fruits de mer de la région tant que l'enquête est en cours.

«Pour garantir l'hygiène, la sécurité alimentaire et protéger la santé des gens, le premier ministre a demandé aux ministères et aux autorités locales de recueillir et traiter immédiatement les coquillages morts», d'après un communiqué du gouvernement.

Le groupe taïwanais Formosa, qui possède un immense complexe sidérurgique dans la région, est soupçonné d'être à l'origine de cette pollution, après les déclarations d'un responsable de l'usine qui ont choqué le pays.

Ce dernier avait déclaré: «Vous ne pouvez pas tout avoir». Vous «devez choisir entre les poissons, les crevettes ou une aciérie», avait dit Chou Chun Fan, responsable de la communication, dans une vidéo publiée en ligne.

Depuis, le groupe s'est excusé pour ses propos.

D'après le vice-ministre de l'Environnement Vo Tuan Nhan, l'enquête gouvernementale n'a pour l'instant pas pu permettre d'établir de liens entre Formosa ou une autre usine et la pollution.

La société a indiqué, dans un communiqué, «espérer que les autorités vietnamiennes puissent rapidement faire la lumière sur la mort des poissons pour atténuer les inquiétudes de la population».

Le centre du Viêt Nam compte de nombreuses installations industrielles. Mais le pays communiste, grâce à ses 3000 kilomètres de côtes, exporte aussi beaucoup de poissons et de fruits de mer. Un secteur qui lui a rapporté 5,8 milliards d'euros (8,3 milliards de dollars CAN) l'an passé.