La surveillance environnementale des sables bitumineux devrait être plus ciblée et plus transparente auprès du public pour qu'il soit informé des activités sur son écosystème, selon un rapport indépendant.

L'étude rendue publique lundi encourage également les gouvernements provincial et fédéral à se faire une meilleure idée des objectifs que devrait remplir l'agence responsable des évaluations environnementales.

Philip Hopke, président du comité de six personnes qui a produit le rapport, a fait remarquer que les autorités ne se posaient pas la question à savoir si la surveillance de l'air est un facteur important pour évaluer la toxicité causée par les sables bitumineux.

M. Hopke donne une note de «B» au programme fédéral-provincial, qui a été grandement amélioré quant à l'évaluation de l'impact environnemental des sables bitumineux, selon lui.

Plus d'échantillons sont effectués sur une plus grande zone et on examine la présence d'une variété de contaminants, a-t-il mentionné. De plus, la conception des recherches est adéquate et les méthodes correspondent aux normes internationales.

Or, les scientifiques impliqués dans l'étude de l'air, du sol, de l'eau et de la biodiversité doivent améliorer leur communication entre eux, selon M. Hopke.

«Le problème que nous observons est que l'intégration des activités entre les quatre composantes et au sein des quatre composantes est très limitée», a-t-il souligné.

Pourtant, des études ont démontré que bien que les niveaux, en général, demeuraient bas, les contaminants dans le sol et l'eau autour des gisements de sables bitumineux augmentaient.

Le programme d'évaluation environnementale a été établi en 2012 à la suite des nombreuses critiques soulevées sur le processus en Alberta. Il a été conçu et appliqué par les scientifiques fédéraux et albertains.

Le rapport indépendant - le premier à paraître depuis la création du programme de trois ans - a aussi recommandé de transposer les données de ses évaluations en conclusions claires pour que les élus élaborent leurs politiques en conséquence.

«Nous amorçons une approche plus intégrée en termes de planification et de conception du programme», a assuré Fred Wrona, le scientifique en chef du programme pour l'Alberta.

M. Wrona a toutefois soutenu que de réunir deux ordres de gouvernement, plusieurs ministères ainsi que des scientifiques de plusieurs domaines représentait tout un défi.

Terry Abel, qui dirige la section des sables bitumineux de L'Association canadienne des producteurs pétroliers, a tenu à dire que l'industrie avait déjà exprimé ses inquiétudes sur le manque d'intégration et de cohérence dans les évaluations.

«En fait, nous sommes d'accord avec plusieurs recommandations de ce comité», a-t-il déclaré.