Un groupe environnemental s'est inquiété lundi des tuyaux, des têtes de puits, des chevalets de pompage et même des bâtiments entiers abandonnés dans la campagne britanno-colombienne par l'industrie des hydrocarbures.

John Werring, conseiller scientifique pour la Fondation David Suzuki, a affirmé que très peu des puits examinés par son équipe et lui avaient été restaurés de manière adéquate, que les bassins chargés de recueillir l'eau de traitement étaient toujours en place et que certains des chevalets de pompage présents dans les champs étaient là depuis 30 ou 40 ans.

En août dernier, M. Werring s'est rendu dans le nord-est de la Colombie-Britannique, dans la région de Fort St. John, afin de voir si l'industrie nettoyait les sites où elle n'était plus active. Son équipe et lui ont parcouru 4000 kilomètres de routes rurales pendant 10 jours et évalué 35 emplacements comprenant autant des plateformes d'exploitation que des stations de compression.

Selon les renseignements fournis par la Commission du pétrole et du gaz de la Colombie-Britannique, ces sites ne sont plus exploités depuis en moyenne 14 ans, même si leur âge varie entre quelques mois et 41 ans.

La Commission estime que ces emplacements sont abandonnés ou inactifs, des désignations qui requièrent habituellement un nettoyage en profondeur.

M. Werring a précisé que des émanations de sulfure d'hydrogène, un gaz toxique, avaient été détectées sur six des sites, soit en raison de leur odeur d'oeufs pourris caractéristique, soit grâce à un détecteur de gaz.

La Commission s'est dite en désaccord avec certaines conclusions du rapport de la Fondation David Suzuki. Dans un courriel, le porte-parole de l'organisation, Alan Clay, a notamment soutenu que certains des puits visités par l'équipe de John Werring étaient toujours actifs.

La Colombie-Britannique compte environ 10 000 puits considérés comme abandonnés ou inactifs.