Quelques 740 000 litres de pétrole brut ont été déversés en pleine nature lundi dans le sud-ouest de la Colombie par les chauffeurs de 19 camions citernes, sous la menace, selon les autorités, d'un groupe de rebelles des FARC.

D'après la version officielle, des membres des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), avec qui le gouvernement tient des pourparlers de paix délocalisés à Cuba, ont intercepté dans la matinée un convoi de camions citernes dans la zone pétrolière de Puerto Asis, province de Putumayo.

Les chauffeurs «ont apparemment été abordés par un groupe des FARC et obligés de déverser tout le brut qu'ils transportaient», a affirmé à la radio RCN le gouverneur de la province, Jimmy Diaz, ajoutant que le pétrole risquait de polluer les ressources en eau.

Les véhicules contenaient quelques 200 000 gallons de brut (environ 740 000 litres), a indiqué à l'AFP une source militaire sous couvert d'anonymat.

«Obliger les chauffeurs à vider le pétrole qu'ils transportaient à Putumayo, c'est polluer les ressources naturelles et la communauté», a écrit sur Twitter le ministère de la Défense.

Cette attaque s'ajoute aux attentats la semaine dernière contre des pylônes électriques sur la côte Pacifique, qui ont privé de courant le port de Buenaventura.

Le week-end dernier, une autre explosion a affecté la distribution en eau potable de la localité d'Algeciras, également dans le sud-ouest du pays.

«Depuis Putumayo, nous contestons ces actes et lançons un appel pour que ces sujets soient évoqués aux pourparlers de La Havane», a ajouté M. Diaz.

Les FARC, plus ancienne guérilla d'Amérique latine, et le gouvernement colombien négocient depuis novembre 2012 à Cuba la fin d'un conflit qui a fait plus de 200 000 morts et 5,5 millions de déplacés en un demi-siècle.