L'Équateur a demandé au tribunal d'arbitrage de La Haye de mettre fin à l'action introduite par la compagnie pétrolière américaine Chevron, accusée de pollution à grande échelle en Amazonie, a annoncé vendredi le parquet général équatorien.

À la demande de l'État équatorien, la Cour permanente d'arbitrage de La Haye devra statuer sur «une suspension définitive» de la procédure engagée par la compagnie pétrolière, qui conteste sa condamnation à 9,5 milliards de dollars d'amende en Équateur, a indiqué par courriel à l'AFP une source au parquet général.

Cette demande a été déposée jeudi. «Il n'y a pas de délai pour que se prononce le tribunal», a ajouté cette source.

Mercredi, la plus haute instance judiciaire d'Équateur avait confirmé la condamnation de Chevron pour pollution en Amazonie, mais réduit son amende à 9,511 milliards de dollars, divisant quasiment de moitié le montant initialement fixé à 19 milliards de dollars.

Cette décision modifie «les arguments fallacieux de la réclamation déposée par Chevron contre l'Équateur, rendant sans objet la procédure d'arbitrage en cours», s'est justifié dans un communiqué le parquet équatorien, en charge de la défense des intérêts de l'État dans cette affaire.

La compagnie pétrolière avait qualifié mercredi la décision de la Cour nationale de justice (CNJ) équatorienne d'«illégitime» et «inapplicable».

Les dégâts dans la forêt amazonienne remontent à l'exploitation pétrolière par la compagnie américaine Texaco qui a opéré en Équateur entre 1964 et 1990, avant d'être rachetée par Chevron.

Attaqué à l'origine par un collectif de 30 000 membres de communautés implantées dans la région polluée, le pétrolier, qui conteste sa responsabilité et incrimine la compagnie d'État équatorienne Petroecuador, a porté l'affaire devant une cour de New York et la Cour permanente d'arbitrage (CPA) de La Haye, dénonçant la corruption de la justice équatorienne.