La décontamination radioactive de villes voisines de la centrale accidentée de Fukushima est «insuffisante» pour autoriser des habitants à revenir, a estimé jeudi l'organisation écologique Greenpeace.

Selon une des mesures effectuées par cette organisation ce mois-ci, des niveaux élevés de rayonnements persistent dans le quartier Miyakoji de la ville de Tamura située à moins de 20 kilomètres de la centrale accidentée Fukushima Daiichi.

Or, les autorités municipales et le gouvernement discutent actuellement d'une levée de l'interdiction de résider dans cette zone, prenant en compte la forte demande de nombreux ex-résidants et la décontamination des habitations.

Le nettoyage a certes été efficace pour les maisons et des routes, mais certaines parties de la voie publique ainsi que de vastes zones de champs et montagnes montrent des niveaux élevés de contamination, a expliqué Jan Van de Putte, conseiller en radioprotection de Greenpeace.

Les maisons et routes nettoyées sont selon lui comme des «îles» et «corridors» dans une région par ailleurs polluée.

Il serait «irréaliste» de demander aux résidants de rester hors des routes et des terres agricoles contaminées, prévient-il.

«De fait, s'ils sont autorisés à rentrer chez eux, ils peuvent être exposés à des niveaux élevés de radiations» a-t-il insisté.

Selon ce spécialiste, la décontamination est quelque chose de complexe, mais elle ne vaut que si elle est réalisée de façon large.

Les résidants doivent en outre être informés de manière adéquate avant de décider de retourner vivre dans leur domicile, souligne-t-il.

Après l'accident nucléaire consécutif au tsunami meurtrier du 11 mars 2011, le gouvernement japonais a interdit une zone de 20 km de rayon autour du site ainsi que plusieurs localités plus éloignées, mais autant sinon plus contaminées.

Quelque 160 000 personnes ont dû quitter leur logement précipitamment, dont beaucoup de personnes âgées qui voudraient désormais rentrer.

La zone évacuée a depuis été redécoupée en plusieurs parties en fonction des niveaux de contamination effectivement constatés pour permettre progressivement le retour d'habitants dans les lieux nettoyés et jugés de nouveau habitables par les autorités.