Les écologistes des deux côtés de la frontière canado-américaine ont accueilli avec cynisme la nouvelle selon laquelle le premier ministre Stephen Harper aurait offert à la Maison-Blanche d'établir des normes communes pour les émissions de gaz à effet de serre (GES) en Amérique du Nord.

Des sources à Ottawa ont confirmé que M. Harper avait écrit au président Barack Obama le mois dernier pour lui proposer de collaborer plus étroitement sur la réglementation régissant les émissions de GES dans une tentative pour obtenir l'approbation du controversé projet de pipeline Keystone XL.

Les détails de la lettre n'ont pas été divulgués et on ignore si le Canada a fait une offre concrète aux États-Unis.

Le bureau du premier ministre a refusé de confirmer qu'une lettre avait été envoyée, mais a déclaré que le gouvernement fédéral souhaitait depuis longtemps harmoniser ses politiques sur les GES avec celles de Washington.

Un porte-parole de Stephen Harper a affirmé que le Canada et les États-Unis avaient déjà intégré leurs économies dans le secteur du pétrole et du gaz, ce qui montrait l'importance pour les deux pays de continuer à travailler de concert pour réduire les émissions de GES.

Les rumeurs concernant une contrepartie pour l'oléoduc Keystone XL circulent depuis le début de l'année, lorsque Barack Obama a fait part de son intention de s'attaquer plus sérieusement aux changements climatiques.

Les représentants du gouvernement fédéral ont cependant nié à plusieurs reprises qu'Ottawa et Washington planchaient sur un accord.

Un porte-parole du ministre de l'Environnement, Joe Oliver, et des acteurs de l'industrie pétrolière ont soutenu qu'ils n'étaient pas au courant de la missive transmise par M. Harper au président américain.

De leur côté, les écologistes ont qualifié l'offre du gouvernement conservateur «d'acte désespéré» visant à sauver le pipeline proposé par TransCanada.

Barack Obama a déjà fait savoir que l'approbation du projet Keystone XL dépendrait des efforts pour diminuer les émissions de GES.

Les États-Unis sont présentement sur la bonne voie pour atteindre leur objectif de réduction des émissions pour 2020 alors que le Canada risque de se retrouver à mi-chemin par rapport à son propre objectif s'il ne change pas de trajectoire.