De l'eau contaminée provenant de la centrale nucléaire de Fukushima s'échappe probablement dans la mer, a déclaré mercredi l'agence japonaise de surveillance du nucléaire. Les responsables de la centrale ont jusqu'à maintenant nié ce problème, que les experts redoutent depuis longtemps.

L'Autorité de réglementation du nucléaire suspecte fortement une fuite et a pressé l'entreprise Tokyo Electric Power Co. (TEPCO) de déterminer d'où elle pourrait provenir et de limiter les risques, notamment pour l'environnement et la chaîne alimentaire.

L'agence de surveillance réunira un comité d'experts qui se penchera sur les moyens de limiter les dégâts.

La TEPCO a de nouveau mis en doute l'existence d'une fuite mercredi. Son porte-parole, Noriyuki Imaizumi, a défendu l'entreprise en affirmant que l'augmentation du niveau de césium dans les échantillons récoltés dans des puits ne signifie pas nécessairement que l'eau contaminée de la centrale coule dans l'océan.

L'entreprise analyse d'autres échantillons d'eau et suspecte que les hausses précédentes du niveau de césium aient été causées par des poussières contaminées qui auraient glissé dans les échantillons.

M. Imaizumi ajoute toutefois que la TEPCO est ouverte aux mesures de prévention proposées par l'agence de surveillance.

La centrale nucléaire Dai-ichi de Fukushima a été ravagée en mars 2011 par un tremblement de terre et un tsunami. Elle éprouve depuis des problèmes de fuite de l'eau utilisée pour refroidir les réacteurs, ralentissant les efforts de décontamination.

Des biologistes marins ont soulevé la possibilité que de l'eau radioactive s'écoule de façon continue dans les eaux souterraines. Des analyses sur des poissons prélevés près de la centrale ont démontré un haut niveau de radioactivité.

Bien que la TEPCO ait enregistré des hausses du niveau césium et de strontium dans les eaux avoisinantes, elle affirme que la plupart de la contamination s'est faite au moment de l'accident. Elle soutient ne pas avoir détecté d'«impact significatif» sur l'environnement.

Selon l'Autorité de réglementation du nucléaire, les eaux souterraines contaminées ont vraisemblablement atteint l'océan.