La ministre iranienne de la Santé, Marzieh Vahid Dastjerdi, a invité les habitants de Téhéran à quitter la ville, touchée depuis quelques jours par un pic de pollution qui a provoqué l'annulation d'une réunion du conseil des ministres.        

«Si les habitants de Téhéran ont la possibilité de quitter la ville, ils feraient mieux de le faire pour éviter ces conditions» atmosphériques, a expliqué la ministre, citée mercredi par le quotidien Arman.

Le pic de pollution a atteint depuis plusieurs jours un niveau critique à Téhéran, comme dans d'autres grandes villes du pays, et des jours fériés ont été décrétés mardi et mercredi dans les écoles, universités et administrations.

Une réunion du conseil des ministres a également été annulée en raison du pic de pollution, a indiqué l'agence Fars.

Malgré ces mesures, «la qualité de l'air reste à des niveaux dangereux et la concentration des émissions polluantes a augmenté depuis 24 heures», a déclaré à l'agence Ilna le chef des services de contrôle de la qualité de l'air, Youssef Rashidi.

Selon la ministre de la Santé, les consultations dans les services de cardiologie ont augmenté de 30 % ces derniers jours, alors que la fréquentation était en hausse de 15 % dans les hôpitaux. Les patients souffrent notamment de maux de tête, difficultés respiratoires et nausées.

Les mesures pour réduire le niveau de pollution a également un coût économique. «Chaque jour férié dans les cinq grandes villes (Téhéran, Machhad, Ispahan, Arak et Karaj) coûte à l'économie» 275 millions de dollars, a affirmé le député Mohammed Reza Tabesh à Isna.

La pollution devrait toutefois baisser fortement à partir de jeudi en raison des pluies attendues à Téhéran, selon les services météorologiques.

Téhéran est l'une des villes les plus polluées du monde, en raison de sa situation géographique (à 1500 m d'altitude dans une cuvette entourée de montagnes) et de la circulation automobile qui augmente régulièrement dans cette capitale de 8 millions d'habitants. Les voitures iraniennes consomment en moyenne plus que dans les autres pays, avec une qualité d'essence généralement inférieure.