Le Tribunal fédéral de Rio a maintenu mardi l'interdiction faite le 1er août au pétrolier américain Chevron de reprendre ses activités d'extraction au Brésil après une fuite de brut sur une plate-forme, mais l'appel interjeté par l'entreprise n'a pas encore été étudié.

Les magistrats du Tribunal régional fédéral (TRF) ont rejeté mardi une première action judiciaire introduite par la compagnie pétrolière par laquelle elle demandait que soit motivée la décision du 1er août, mais «le procès principal» en appel n'a pas encore eu lieu, a expliqué à l'AFP un porte-parole du tribunal.

«Il est évident que les accidents sont la conséquence des activités de forage (menées) sous la responsabilité de Chevron et de l'opérateur Transocean», une des principales entreprises de forage pétroliers au monde, a estimé dans un communiqué le juge Ricardo Perlingeiro.

Les deux entreprises ont été dans l'«incapacité technique d'exécuter le plan de contrôle des dommages et de contenir les fuites de pétrole», ajoute-t-il. A la demande du parquet, la justice avait ordonné le 1er août aux deux entreprises de suspendre sous 30 jours leurs activités au Brésil.

Cette décision était liée à des procès en cours concernant une fuite intervenue en novembre sur le forage pétrolier de Frade, en eau profonde au large de Rio, et qui avait causé la dispersion de l'équivalent de 3000 barils de brut en mer.

Une nouvelle avarie a été détectée en mars à 3 km de la première fuite. Chevron avait alors volontairement suspendu ses activités à Frade par mesure de précaution, mais se préparait à les redémarrer.

Le porte-parole de la compagnie pétrolière, James Craig, s'est déclaré «déçu» par la décision du TRF. «Nous espérons que la décision sur l'appel sera prise dans les prochains jours», a ajouté M. Craig à l'AFP, soulignant qu'il existait «d'autres niveaux d'appel» en cas de décision défavorable du TRF.

En cas de non respect de la décision de justice, les deux entreprises sont menacées d'astreintes de 250 millions de dollars par jour.

Chevron affronte plusieurs actions en justice au Brésil et des demandes d'indemnisation portant sur plusieurs milliards de dollars, des sommes contestées par l'entreprise.