Le Canada doit suspendre les forages dans l'Arctique et renforcer ses mesures de protection écologique sous peine de risquer une marée noire «pire» que celle du golfe du Mexique, soutient une association dans une étude publiée vendredi.

L'organisation écologiste PEW ne s'oppose pas a priori à l'exploitation de la manne pétrolière et gazière emprisonnée sous «le toit du monde», mais demande au Canada «d'être prêt pour l'Arctique» --le titre de ce rapport.

Le Canada avait déjà octroyé des permis d'exploration aux géants British Petroleum (BP), ConocoPhillips et Imperial dans la mer de Beaufort quand est survenue l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon de BP au printemps 2010 dans le golfe du Mexique.

L'office canadien de l'Énergie avait alors lancé un processus de révision de ses exigences de sécurité et d'environnement pour les forages en mer en Arctique. Il doit rendre publiques en décembre ses nouvelles exigences pour tout forage en mer dans l'Arctique.

Selon PEW, le Canada devrait suspendre les permis déjà accordés et ne pas en accorder de nouveau jusqu'à ce que les risques de catastrophe soient réduits.

«La catastrophe de la plateforme Deepwater Horizon a montré les risques posés par les forages pétroliers en général. Les forages d'exploration en Arctique posent de plus grands risques encore et les conséquences d'une marée noire y seraient bien pires», note l'étude.

L'efficacité des technologies actuelles pour récupérer le pétrole en cas de marée noire «n'a jamais été prouvée» dans l'Arctique, souligne PEW.

Les autres nations arctiques -États-Unis, Russie, Danemark, Norvège- et les grands groupes pétroliers convoitent tous l'or noir de l'Arctique, qui représente un cinquième des réserves encore non découvertes, selon l'Institut de géophysique américain (USGS).

«Le Canada a l'opportunité d'ouvrir la voie à un développement sûr du point de vue écologique du pétrole et du gaz dans l'océan Arctique. Pour y parvenir, le pays doit jouer un rôle d'entraînement...», conclut le rapport.