La compagnie pétrolière canadienne Syncrude a été condamnée vendredi à une amende record de 3 millions de dollars pour sa responsabilité dans la mort de quelque 1600 canards qui s'étaient posés sur un bassin de décantation utilisé pour l'exploitation des sables bitumineux.

Le groupe avait été reconnu coupable en juin dernier de ne pas avoir fait le nécessaire pour éviter que les oiseaux migrateurs, des sauvagines, ne se posent dans ce lac artificiel, situé à 40 km de Fort McMurray, dans le nord-est de la province d'Alberta (ouest).

Les oiseaux sont morts mazoutés après y avoir barboté en avril 2008.

Ces images avaient créé un vif émoi au Canada et dans le monde, les écologistes et autres adversaires des sables bitumeux s'en servant pour dénoncer cette industrie et le désastre environnemental qui, selon eux, en résulte.

La proposition d'indemnisation, négociée entre Syncrude et les autorités albertaines et fédérales, a été acceptée par le tribunal d'Edmonton.

Faisant profil bas, le PDG du groupe, Scott Sullivan, a déclaré dans un communiqué que «cette sentence reflète la gravité de ce qui s'est produit». «Nous regrettons sincèrement ce qui s'est produit et avons apporté des changements à notre système de protection des sauvagines», a-t-il ajouté.

«Nous continuerons de tenir responsables tous les exploitants à travers plusieurs outils, dont, si nécessaire, des poursuites judiciaires», a assuré pour sa part le ministre de l'Environnement d'Alberta, Rob Renner.

«Il s'agit de l'amende environnementale la plus importante de l'histoire d'Alberta», coeur de l'industrie pétrolière canadienne, a-t-il souligné dans un communiqué.

Un montant de 800 000 dollars ira directement dans les caisses fédérale et provinciale, à titre d'amende. Le reste de l'argent versé servira notamment à financer une étude de 1,3 million de dollars sur l'impact de cette industrie sur les oiseaux.

Pour séparer le brut du sable dans lequel il est mélangé, les entreprises pétrolières utilisent des quantités faramineuses d'eau. Une fois souillé, le liquide est déposé dans d'immenses lacs artificiels, au grand dam de nombreux riverains et écologistes.