Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, jure qu'il se baignera dans le fleuve Saint-Laurent d'ici quelques années. Grâce à une aide financière qu'assurent Québec et Ottawa, Montréal commencera bientôt la construction de la plus importante usine de désinfection des eaux usées à l'ozone du monde.

Le projet, dans lequel les deux ordres gouvernementaux se sont engagés hier à injecter 63,75 millions chacun, devrait passer à la phase des appels d'offres dès l'automne. La Ville de Montréal investira quant à elle 22,5 millions dans le projet, qui vise à éradiquer la plus importante source de pollution dans le fleuve Saint-Laurent.

 

Si tout va comme prévu, le processus d'ozonisation des eaux usées devrait être fonctionnel en 2013. «C'est le maire de Sorel-Tracy, Marcel Robert, qui va être content», a blagué hier le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, en annonçant le protocole de partenariat liant les trois ordres de gouvernement.

Construite il y a plus de 20 ans, l'usine Jean-R.-Marcotte, dans l'est de la ville, qui traite à elle seule 50% des toutes les eaux usées produites au Québec, n'utilise aucun procédé de désinfection. Les 2,7 millions de mètres cubes d'eau qu'elle rejette en aval chaque jour (l'équivalent du Stade olympique rempli d'eau) contiennent des concentrations dangereuses de virus, de bactéries ainsi que des résidus de médicaments qui ne sont pas traités par le procédé d'épuration des matières solides.

«Il suffit de voir en hélicoptère la marée brune qui sort de l'usine (d'épuration), et ce, malgré tous les efforts qui ont été faits au cours des dernières années, pour constater à quel point (cela) cause des préjudices très sérieux, notamment à Sorel-Tracy et à Trois-Rivières» qui se trouvent en aval, a déclaré hier le maire Tremblay.

«Les experts nous ont montré de façon très claire que l'eau serait de meilleure qualité avec le procédé d'ozonisation, a-t-il ajouté. Dans un certain nombre d'années, j'en suis convaincu, nous pourrons nous baigner dans le fleuve.»

Selon le ministre Lessard, les concentrations de particules dangereuses rejetées dans l'eau grâce au procédé d'ozonisation devraient être ramenées de 5 millions d'unités par 100 ml à 9000 unités par 100 ml. «Il y aura une amélioration de la faune et de la flore. On ne pourra pas boire l'eau à sa sortie de l'usine, mais ce qu'on va relâcher dans la nature sera acceptable et respectera les normes environnementales», a-t-il assuré.