La forte réduction des émissions de gaz à effet de serre préconisée par le président américain Barack Obama et l'Europe pourrait atténuer le réchauffement de la planète et ses conséquences, affirme une nouvelle étude américaine à paraître la semaine prochaine dans la revue «Geophysical Research Letters».

A l'aide d'une simulation informatique, le Centre national américain pour la recherche atmosphérique (NCAR) a examiné ce qui se passerait d'ici la fin du siècle si les émissions de gaz à effet de serre (GES) étaient réduites de 70%. Résultat: la planète serait plus chaude de seulement un degré Celsius, au lieu de deux, la banquise arctique verrait sa superficie diminuer mais ne disparaîtrait pas, et l'élévation du niveau des océans serait moins forte.

Environ la moitié des hausses de température et des changements prévisibles en matière de sécheresses et d'inondations pourraient ainsi être évitées par rapport au scénario d'une non-réduction des émissions, souligne l'étude. Les vagues de chaleur seraient en outre 55% moins intenses, et le dégel du pergélisol dans les régions arctiques serait également plus faible.

L'étude est l'une des premières à utiliser des modèles informatiques pour tenter d'évaluer dans quelles proportions les effets du réchauffement pourraient être évités en réduisant les émissions de GES. «Si nous suivons l'objectif fixé par Obama de réduire les émissions de 70% à 80% et que le reste du monde fait la même chose, alors nous pouvons avoir un gros impact sur le climat d'ici à la fin du siècle», souligne le climatologue Warren Washington, principal auteur de l'étude.

Toutefois, si les Etats-Unis et l'Europe réduisent les émissions, mais pas la Chine, l'Inde et d'autres pays en développement, la planète se dirigera vers un avenir plus chaud et plus dur, prévient-il.

Une grande partie de l'Europe, la Russie, la Chine et l'Australie seraient les premiers bénéficiaires d'une forte réduction des émissions en terme de températures. Pour ce qui est de l'évolution des régimes de précipitations, les principaux gagnants de l'atténuation du réchauffement seraient la zone méditerranéenne, les Caraïbes et l'Afrique du Nord.