Le Manitoba a annoncé mercredi son intention de refuser la taxe fédérale sur le carbone, mesure phare du plan climat de Justin Trudeau, désormais contestée par 4 des 10 provinces canadiennes.

Emboîtant le pas de l'Ontario, de la Saskatchewan et de l'Alberta, le premier ministre du Manitoba, Brian Pallister, a annoncé qu'il refuserait finalement d'appliquer cette taxe fédérale parce qu'Ottawa ne tient pas assez compte des efforts de sa province pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, notamment grâce à l'hydroélectricité.

« Ce n'est absolument pas mis à notre crédit », a-t-il regretté lors d'un point presse. « Par conséquent, notre plan d'action est clair. Le gouvernement fédéral dit que les Manitobains ne font pas assez pour protéger l'environnement. Nous disons "non". »

Le gouvernement de Justin Trudeau, qui a fait de l'environnement l'une de ses priorités, a mis en place cette année une taxe nationale sur le carbone, qui doit passer de 10 dollars canadiens la tonne en 2018 à 50 dollars en 2022. Cette taxe doit être imposée début 2019 aux provinces n'ayant pas pris de mesures jugées compatibles avec les objectifs nationaux de réduction de gaz à effet de serre (GES).

Le Manitoba a prévu son propre plan carbone, avec une taxe fixe de 25 dollars la tonne. La taxe supérieure imposée à terme par Ottawa risque selon lui de faire peur aux investisseurs et aux entreprises souhaitant s'installer au Manitoba.

« Nous disons "oui" à un plan vert fait au Manitoba, mais sans taxe carbone », a-t-il déclaré devant les députés de la province.

Le premier ministre a pour sa part réaffirmé devant les députés fédéraux son intention d'imposer sa taxe carbone aux provinces ne faisant pas suffisamment d'efforts.

« Nous pensons que les pollueurs devraient payer, et c'est pourquoi nous fixons un prix à la pollution », a-t-il réagi.

En vertu de ses engagements pris en 2015 avec l'Accord de Paris sur le climat, le Canada doit réduire de 30 % ses émissions de GES d'ici 2030, par rapport au niveau de 2005.