Le gouvernement fédéral a décidé de réduire, mais non pas de carrément interdire, l'utilisation de produits de plastique à usage unique lors du sommet du G7, à Charlevoix.

Des milliers de politiciens, de membres du personnel, d'agents de sécurité, de groupes d'intérêts spéciaux et de journalistes sont attendus au sommet - la première fois que le Canada accueille la réunion annuelle depuis 2010 - et ils devront tous être nourris et logés pendant plusieurs jours.

Le premier ministre Justin Trudeau veut que les autres dirigeants signent une charte sur la lutte à ce fléau, en établissant des échéances internationales pour éliminer les déchets plastiques et en s'engageant à aider le monde en développement à respecter des échéances similaires.

En conséquence, il y a une tentative de faire du sommet un événement à faible teneur en déchets de plastique, mais non un événement sans matières plastiques.

« Une interdiction spécifique n'a pas été mise en place », a déclaré la porte-parole du bureau de gestion du sommet, Jessica Seguin.

Elle a dit que les plastiques seront réduits autant que possible sur les différents sites associés au sommet, y compris l'hôtel hôte où les rencontres auront lieu et le centre des médias à Québec. La priorité est d'utiliser des plats réutilisables dans la mesure du possible et tous les contenants ou couverts jetables seront compostables. Les bouteilles d'eau en plastique à usage unique seront en grande partie remplacées par des bouteilles réutilisables ou des Tetra Pak en boîte, et les pailles en plastique seront remplacées par des versions en bambou. Les objets promotionnels remis aux délégués et aux journalistes comprennent des produits écologiquement durables, a ajouté Mme Seguin.

Le contrat avec l'hôtel garantit que les dosettes de café de l'hôtel seront recyclées et qu'un contrôle des déchets sera effectué pour trier, collecter et recycler les plastiques.

Farrah Khan, une militante pour les plastiques et l'Arctique chez Greenpeace Canada, estime que le G7 aurait pu faire un choix évident en interdisant tous les plastiques à usage unique sur le site.

« Cela aurait été formidable d'entendre que pour le sommet du G7, sous la présidence du Canada, les organisateurs et les chefs d'État faisaient preuve de leadership en évitant tous les plastiques à usage unique et autres articles jetables à usage unique sur les lieux de réunion ».

Mme Khan ajoute que la crise de la pollution par les plastiques « atteint un niveau épidémique » et que le Canada produit déjà plus de déchets par habitant que tout autre pays développé.

« Il est temps que nous prenions cette question au sérieux, a-t-elle dit. Les océans ne peuvent pas attendre. »

Environ 480 milliards de bouteilles d'eau en plastique sont achetées chaque année dans le monde et jusqu'à un milliard de sacs en plastique. Moins d'un dixième d'entre eux est recyclé.

Alors que de nombreux pays développés envoient la plupart de ces déchets plastiques dans les décharges, dans les pays où les systèmes de gestion des déchets sont moins sophistiqués, les déchets de plastique jonchent les rues ou se retrouvent dans les rivières, qui les transportent jusqu'à la mer.

Entre six et dix millions de tonnes de plastique finissent dans l'océan chaque année, tuant des poissons et d'autres formes de vie marine qui le méprennent pour de la nourriture ou s'y coincent et ne peuvent pas respirer. En Thaïlande cette semaine, l'autopsie d'une baleine morte a trouvé huit kilos de sacs en plastique dans son estomac.

La charte des matières plastiques de M. Trudeau ne vise pas entièrement à interdire complètement les plastiques, mais à les rendre plus intelligents afin que chaque article en plastique puisse être recyclé ou réutilisé et à développer des systèmes pour que cela se produise.

Le Canada a été fortement critiqué pour l'absence d'une stratégie nationale sur les plastiques avant le sommet du G7.

Les Nations unies ont publié mardi un rapport sur la pollution plastique pour coïncider avec la Journée mondiale de l'environnement. Le document énumère 50 pays différents qui prennent des mesures nationales sur les plastiques et la mousse de polystyrène. Le Canada n'est pas du nombre.

Quatre municipalités canadiennes ont individuellement pris des mesures, y compris la petite ville de Leaf Rapids, au Manitoba, qui en 2007 est devenue la première ville en Amérique du Nord à interdire les sacs en plastique.