Il n'y a pas que les partis politiques qui sont déjà sur le pied de guerre en prévision de la campagne électorale à venir; de nombreux groupes ayant une forte sensibilité face aux enjeux environnementaux sont également en train de fourbir leurs armes.

Même si le prochain scrutin général ne doit normalement pas avoir lieu avant le mois d'octobre au Québec, 11 de ces organisations ont, en effet, déjà présenté leur liste d'épicerie commune.

Dimanche, à Montréal, elles ont exposé, devant les médias, une série d'une vingtaine de propositions relativement à six grandes thématiques à savoir les changements climatiques, le transport, l'aménagement, l'agriculture, la biodiversité et la forêt.

Cette union des forces vertes, qui compte notamment dans ses rangs Équiterre, Greenpeace, la Fondation David Suzuki et le Fonds mondial pour la nature, recommande entre autres aux différentes formations politiques de s'engager à «interdire la construction ou l'agrandissement de toute infrastructure» devant servir à favoriser l'exploration, la production, la circulation, la distribution ou la consommation des énergies fossiles.

Elle leur suggère également de promettre l'adoption d'un moratoire pour mettre un frein au dézonage des terres agricoles.

Elle voudrait également les voir adopter des stratégies dont l'objectif ultime serait de «réduire d'au moins 50 % les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports d'ici 2030».

En entrevue avec La Presse canadienne, le cofondateur et directeur principal d'Équiterre, Steven Guilbeault, a soutenu que ce n'est pas du tout un hasard si les diverses revendications de la coalition ont été dévoilées bien avant le début officiel de la course électorale.

À son avis, il aurait été malhabile et malavisé d'attendre que les plateformes des forces politiques en présence soient chez l'imprimeur pour le faire.

«Il aurait été trop tard pour intervenir» et changer réellement le cours des choses, a-t-il mentionné.

M. Guilbeault a ensuite pris le soin de préciser que maintenant que les propositions ont été rendues publiques, une opération de surveillance va devoir être menée.

C'est donc dire que les futures promesses des partis seront scrutées à la loupe.

«Une fois qu'on aura un bon portrait de l'ensemble des plateformes, on va faire une comparaison», a-t-il ajouté.

«L'objectif ne sera alors pas de dire aux gens comment voter, mais plutôt de leur donner le plus d'information possible pour qu'ils puissent faire des choix éclairés», a-t-il conclu.