Une analyse d'Environnement Canada estime que la tarification du carbone proposée par le gouvernement fédéral permettrait d'éliminer jusqu'à 90 millions de tonnes de gaz carbonique d'ici 2022.

Selon le ministère fédéral, cela équivaudrait à retirer de la route de 23 à 26 millions de voitures, ou à fermer de 20 à 23 centrales au charbon pendant un an. Cela équivaut aussi à 12 pour cent des émissions totales de CO2 au Canada en 2016.

C'est la première fois qu'Ottawa évalue les impacts de cet élément en particulier de sa stratégie nationale de lutte contre les changements climatiques, alors que les conservateurs le talonnent là-dessus depuis des mois.

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau demande aux provinces d'adopter un régime de tarification du carbone - soit d'adhérer à une «bourse du carbone», soit de taxer ces émissions. Ottawa souhaite que le prix des émissions de carbone atteigne 50 $ la tonne d'ici 2022.

Pour réaliser son analyse, Environnement Canada a utilisé un modèle qui tient compte des changements dans la production et les habitudes de consommation des provinces et des territoires, dans le commerce intergouvernemental, et dans les importations et les exportations internationales attribuables à la tarification du carbone.

Or, l'application du système fédéral de tarification du carbone devrait avoir une incidence de moins d'un dixième de point de pourcentage sur le taux de croissance annuel moyen du produit intérieur brut (PIB) réel du Canada de 2018 à 2022, estime le ministère.

Hormis la Saskatchewan, toutes les provinces ont signé le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. Certaines provinces ont opté pour une taxe sur le carbone, comme l'Alberta et la Colombie-Britannique, alors que le Québec et l'Ontario avaient déjà adhéré à un système de plafonnement et d'échanges de droits d'émissions - la «bourse du carbone».

En vertu de cette stratégie nationale, le gouvernement fédéral veut aussi limiter le méthane dans le secteur des combustibles fossiles, rendre les bâtiments plus écoénergétiques, encourager le secteur des véhicules électriques et éliminer progressivement l'utilisation du charbon pour produire de l'électricité.

Mais malgré le train de mesures annoncées jusqu'ici, le Canada raterait d'environ 90 millions de tonnes ses engagements pris en vertu de l'accord de Paris sur le climat.