La première ministre de l'Alberta, Rachel Notley, n'est pas intéressée à faire front commun avec d'autres leaders provinciaux pour lutter contre l'imposition d'une taxe carbone annoncée par Ottawa, tandis que certains territoires semblent vouloir se montrer plus ouverts à cette idée.

Les premiers ministres de la Saskatchewan et de la Nouvelle-Écosse, Brad Wall et Stephen McNeil, ont vertement critiqué le projet du gouvernement libéral d'imposer une taxe de 10 $ par tonne de carbone à compter de 2018.

Mme Notley a précisé que l'Alberta n'appuierait pas la taxe tant que le gouvernement fédéral ne ferait pas progresser les nouveaux projets d'oléoducs vers les côtes canadiennes.

Après un discours donné devant les représentants des municipalités de sa province, jeudi matin, Mme Notley a déclaré n'avoir aucun intérêt à faire équipe avec MM. Wall et McNeil, parce que l'Alberta appuie, en principe, l'idée d'une taxe nationale sur le carbone.

La première ministre a ajouté qu'elle n'avait pas parlé à Justin Trudeau depuis l'annonce du projet fédéral, lundi, mais que la position de l'Alberta ne devrait pas être une surprise.

Elle n'a cependant pas voulu dire ce que fera l'Alberta si aucun progrès n'est constaté dans le développement des oléoducs, sauf pour souligner qu'Ottawa aurait des difficultés à implanter sa taxe sur le carbone sans la collaboration des provinces.

Des territoires ouverts

Les premiers ministres de deux des trois territoires qui avaient exprimé leur désaccord à une taxe sur le carbone se sont montrés plus ouverts à écouter les propositions du gouvernement fédéral.

«Nous reconnaissons qu'une taxe sur le carbone est un instrument important pour lutter contre les effets des changements climatiques, a déclaré le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, Bob McLeod, dans un communiqué, jeudi. J'ai eu une discussion à ce sujet avec la ministre (de l'Environnement, Catherine) McKenna au cours des dernières semaines. Elle comprend bien les problèmes que pourrait poser cette taxe aux Territoires du Nord-Ouest. Je suis reconnaissant envers l'engagement de la ministre de vouloir collaborer avec nous et je me réjouis de nos prochaines discussions.»

Le premier ministre du Nunavut, Peter Taptuna, semble avoir adopté un semblable son de cloche.

«Au bout du compte, je suis certain que nos partenaires fédéraux nous aideront à tenter de respecter la déclaration de Vancouver», a-t-il dit en parlant de l'entente conclue le printemps dernier visant à coordonner les diverses stratégies pour combattre les changements climatiques.

De son côté, le chef du gouvernement du Yukon, Darrell Pasloski, demeure fermement opposé à l'idée même d'une taxe sur le carbone. «Une taxe sur le carbone sera préjudiciable pour le Yukon et pour les familles du Yukon», a-t-il affirmé cette semaine.