La première ministre de l'Alberta, Rachel Notley, a affirmé que le gouvernement Trudeau aurait bien du mal à mettre en application son plan sur le climat sans l'appui des partenaires provinciaux.

Mme Notley a toutefois reconnu, mardi, que l'Alberta avait peu de leviers juridiques à sa disposition pour obtenir un nouveau projet d'oléoduc en échange du soutien de la province à une taxe nationale sur le carbone.

Le premier ministre Justin Trudeau avait annoncé la veille que les gouvernements provinciaux devraient établir un prix sur le carbone équivalent ou supérieur à la norme à l'échelle du pays ou mettre en vigueur un système de plafonnement et d'échange des émissions.

Le plan fédéral appelle à un prix minimal de 10 $ la tonne à partir de 2018 qui augmenterait éventuellement à 50 $ la tonne en 2022 - plus de 60 % plus élevé que celui déterminé par l'Alberta pour 2018.

Mme Notley a déjà dit qu'elle appuyait le principe d'un prix sur le carbone établi à l'échelle du pays - mais pas sans avancées importantes dans la construction d'infrastructures pouvant ouvrir de nouveaux marchés pour le pétrole albertain. La première ministre a affirmé que le gouvernement de l'Alberta pourrait absorber un prix sur le carbone plus élevé si les entreprises pétrolières pouvaient vendre davantage de leur production sur les marchés internationaux.

L'annonce de M. Trudeau, lundi, est survenue alors que les ministres de l'Environnement du pays étaient réunis à Montréal avec leur homologue fédérale Catherine McKenna, justement pour discuter d'un prix sur le carbone. La Saskatchewan, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador ont claqué la porte avant la fin de la rencontre.

Mardi, le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, a déclaré que son gouvernement n'imposerait «assurément pas» une taxe sur le carbone. M. McNeil a aussi soutenu la décision de sa ministre de l'Environnement, Margaret Miller, de quitter prématurément la rencontre fédérale-provinciale.

«Je ne mettrai pas en vigueur une taxe sur le carbone. Nous estimons qu'il y a d'autres manières d'en arriver à des (réductions des émissions) et nous espérons travailler avec le gouvernement fédéral pour y parvenir», a dit M. McNeil.

Mardi, à Saint-Jean, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Dwight Ball, a affirmé que plusieurs personnes avaient été surprises par l'annonce de M. Trudeau.

«Je crois qu'il y a plusieurs provinces qui s'inquiètent de la manière dont cela s'est déroulé», a-t-il fait valoir devant les médias.