Changer le Code du bâtiment pour exiger une meilleure efficacité énergétique. Réformer la fiscalité des municipalités pour rendre l'étalement urbain moins payant. Exiger que la Régie de l'énergie permette le développement du biométhane. Ou utiliser les organismes gouvernementaux pour tester les nouvelles énergies vertes, comme les hydroliennes dans les chalets de la SEPAQ.

Il ne manque pas de solutions déjà connues pour diminuer les gaz à effet de serre et la dépendance au pétrole, a rappelé hier l'Alliance pour une économie verte au cours de son témoignage à la commission sur les enjeux énergétiques.

«Ce dont on a besoin maintenant, c'est de volonté politique», a lancé Karel Mayrand, porte-parole de cette coalition de groupes écologistes, d'entreprises et de syndicats, dont font notamment partie Cycle Capital Management, la Fondation David Suzuki et le Réseau des ingénieurs du Québec.

De la «difficulté à s'adapter»

En entrevue, Denis Leclerc, patron d'Écotech et membre de l'Alliance, a donné hier plusieurs exemples de blocage ou de manque d'initiative gouvernementale. Robert Transport a commandé de nouveaux camions qui carburent au gaz naturel, ce qui diminue d'environ 30% leurs émissions de gaz à effet de serre. «Mais la Régie du bâtiment du Québec leur a causé beaucoup de difficultés pour leur projet de station de gaz liquéfié. Ça sort de la boîte, et la Régie a malheureusement de la difficulté à s'adapter», déplore M. Leclerc.

Autre problème pour l'Alliance: la dépendance des municipalités envers l'impôt foncier. Pour augmenter leurs revenus, les villes créent de nouveaux quartiers. Et Québec les incite à le faire en s'étalant, déplore M. Mayrand. «Le ministère des Transports rembourse 100% des dépenses en viaducs et en routes. Mais on ne leur rembourse que la moitié des dépenses en transports en commun. Il faudrait inverser cela.»

Il faut penser à long terme, ajoute-t-il. «On refuse de changer le Code du bâtiment, sous prétexte que ça coûterait plus cher aux constructeurs, et nuirait ainsi à l'accessibilité aux logements. Mais on oublie qu'on construit actuellement des édifices qui coûteront très cher à chauffer pour les cinq prochaines générations. On pourrait régler ce problème simplement avec une aide à court terme pour les premiers acheteurs.»